Et demain ? Intelligence artificielle et musées
Propos de la rencontre
Toutes les sphères de la société sont aujourd’hui secouées par un questionnement commun : comment l’intelligence artificielle peut-elle ou va-t-elle transformer nos modes de vies ? Il suffit de quelques clics sur le net pour apercevoir l’ampleur du phénomène: «Quand l’intelligence artificielle supplante les emplois » ; « Rendre la justice grâce à l’intelligence artificielle ? » ; « L’intelligence artificielle serait aussi précise que les médecins pour déceler un cancer très courant » ; « Intelligence artificielle et poésie : la rime riche » ; « Les écoles d’art et de design bousculées par les intelligences artificielles génératives »… Entre promesse d’un avenir meilleur, facilité et enrichi, et risque d’aliénation, de mésinformation et de déshumanisation, voire de submersion et de dépassement, on voit bien comment le débat public actuel navigue entre deux eaux et comment se construit une mythologie de l’intelligence artificielle.
Et nos musées ? Ils sont évidemment concernés par cette révolution, et, reflets de la société, bien différemment lancés dans une réflexion sur le sujet, voire une intégration de ce que l’IA peut apporter à nos missions. Il nous a donc semblé opportun de prendre un moment d’échange sur ce sujet. A quoi va ou peut nous servir l’IA dans la conduite de nos tâches ? Qu’en attendre ? Comment peut-elle être une ressource fiable et facilitante? Quelles en sont les limites voire les risques ? Quel impact sur nos métiers ? Comment peut-on, grâce à l’apport de nos professions, nourrir et enrichir ces intelligences artificielles ?
Les champs d’application sont en effet nombreux et couvrent beaucoup des domaines de compétences des musées : réalisation de cartels, de textes, de propos d’exposition, accompagnement à la gestion des collections, documentation, valorisation des contenus, communication, gestion financière et administrative…
Il conviendra d’abord de s’arrêter sur ce qu’est réellement l’intelligence artificielle et de la définir, car nos degrés de connaissance sur le sujet sont variés, et de présenter un panorama général des actions et expériences menées depuis quelques mois par les musées, avant de donner la parole à des acteurs dont l’expérience passée ou en cours permettra de témoigner des questionnements à la fois pratiques et de fonds sur ce nouvel outil.
Un des objectifs de cette soirée, qui s’appuie sur les compétences et les expériences de collègues du monde des musées, est aussi de déconstruire une forme de mythologie qui s’est rapidement créée, afin de mieux cerner les contours, les possibles et les limites de l’intelligence artificielle, mais aussi de voir comment son irruption dans notre quotidien peut entrainer de nouveaux questionnements en termes de déontologie. Car rappelons-le encore une fois, les musées sont jugés comme les établissements parmi les plus crédibles et l’irruption de l’IA dans notre quotidien peut tout à la fois être perçue comme un atout pour renforcer cette crédibilité ou un risque majeur. La position des musées et l’usage qu’ils font de ce nouvel outil doivent donc être exprimés clairement et avec responsabilité. La question de fond est d’ailleurs peut-être là : comment faire de l’intelligence artificielle un outil au service des musées et de leurs responsabilités ? Cette soirée pourra, nous l’espérons, permettre de faire émerger des pistes de réponse utiles, à l’heure où l’ICOM révise et actualise justement son code de déontologie.
Avec les interventions de :
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Agnès Abastado, cheffe du Service du développement numérique des musées d’Orsay et de l’Orangerie
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Pierre-Yves Lochon, directeur associé de Sinapses Conseils et administrateur de Clic France
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Marie-Hélène Raymond, coordinatrice de la stratégie numérique du musée national des Beaux-Arts du Québec.
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Thomas Sagory, chef du développement numérique au sein du musée d’Archéologie nationale et responsable de la production de la collection Grands Sites Archéologiques pour le ministère de la Culture
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Séverine Blenner-Michel, directrice des études et du département des conservateurs, Inp
Modération : Marion Carré, fondatrice et présidente de la société Ask Mona
Informations pratiques
Cette séance aura lieu simultanément :
- en présentiel dans l’auditorium Jacqueline Lichtenstein de l’institut national du patrimoine (INHA, 2 rue Vivienne – 750012 Paris)
- en distanciel sur plateforme numérique
Elle se tiendra simultanément en français, en anglais et en espagnol.
Événement ouvert à tous, sur inscription obligatoire.
Merci de choisir votre mode de participation (in situ ou en ligne) en remplissant le formulaire ci-dessous