Conférence annuelle du Comité international ICAMT "Annuler les conflits dans les musées"
Le thème de la conférence annuelle 2023 du Comité international pour l'architecture et les techniques muséographiques - ICAMT - est "Annuler les conflits dans les musées. Matérialité et signification de l'architecture du musée et de la conception des expositions".
La 49ème conférence internationale de l'ICAMT se tiendra à l'Université de Porto (Porto, Portugal) du 25 au 27 octobre 2023
Nous avons l'habitude de voir les musées comme des cathédrales de la modernité urbaine, des espaces rituels, des structures disciplinaires ou des zones de contact. Ils sont rarement perçus comme des zones de conflit. Pourtant, le conflit peut toucher les musées, leurs espaces et leur architecture : par la destruction, la confiscation, l'imposition d'une conception/planification, l'inaccessibilité de zones ou de bâtiments, etc. En outre, le conflit est inhérent à l'idée même du musée et à ses nombreuses questions éthiques complexes. Celles-ci concernent, par exemple, les pratiques de collection et la politique du regard humain, établissant le politique en traduisant la politique en décisions puissantes sur l'inclusion et l'exclusion, telles que : "Qui a le droit de voir et qui a le droit d'être vu ? "Qui peut voir et qui est aveuglé ?", "Qui peut être vu et qui est invisible ?".
En effet, les nombreux conflits auxquels les musées sont confrontés au XXIe siècle, notamment ceux liés à l'histoire, sont de plus en plus présents dans leur vie quotidienne : ils sont envisagés comme des lieux de guérison et de réconciliation mais, en même temps, ils déclenchent parfois des controverses et deviennent des espaces contestés et occupés, des espaces qui révèlent des zones de conflit public.
À la lumière de ce qui précède, comment les musées peuvent-ils faire l'expérience du conflit sans diluer les dissensions et les contradictions, les singularités et les possibilités de résistance ? Comment les musées peuvent-ils accepter le conflit et le reconnaître comme un pouvoir qui génère d'autres formes de relations entre les corps, les espaces et les actions entre les sujets, les objets, les territoires et les mémoires ? Dans les études muséales contemporaines, on dit souvent que les musées sont des institutions intrinsèquement politiques. Mais de quelle manière la "politique" et le "politique" sont-ils produits en tant que zones de conflit au sein de l'architecture et de la conception d'expositions ?
Ces questions ont conduit à l'idée d'explorer plus avant le rôle de l'architecture et de la conception d'exposition dans le conflit, en particulier sa contribution potentielle à la production d'espaces de conversation. Ce séminaire examinera comment le conflit prend forme dans les expositions et les bâtiments des musées. L'architecture et la conception d'expositions constituent une arène où les différentes parties négocient les conflits.
Cette conférence internationale explore la manière dont la politique et le politique sont encodés dans les formes matérielles et le vocabulaire visuel. Un autre thème se concentre sur les conflits qui surgissent entre les différentes parties et les connaissances qui se jouent, à la fois lors de la création et tout au long de la vie du musée, notamment en termes de conception du rôle socioculturel des musées et de la manière dont les espaces muséaux sont vécus, à la fois par les personnes qui travaillent dans les musées et par leurs visiteurs plus éphémères. Chaque table ronde est organisée autour d'une contradiction centrale, y compris les rôles du silence, de l'absence et de la lumière ; de la conservation, de la destruction et de la transformation ; de la mémoire, de l'authentique et de l'immatériel.
La conférence propose une série d'études de cas, y compris des visites de musées pour examiner comment les pratiques muséales ont pris en charge divers conflits en termes d'options architecturales et de création d'expositions. En complément, nous proposons également différents ateliers créatifs, basés sur les arts et le design, pour conceptualiser ces questions.
Il nous semble que reconnaître et articuler les conflits de cette manière est une étape importante vers la décolonisation et la transformation radicale de nos musées.
