
De l’église au musée. Origine des collections de vitraux en France et à l’étranger
Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, les collections de vitraux anciens étaient principalement aux mains de vitriers ou de fabriques qui s’étaient ainsi constitués des stocks de verres pour les réparations. Avec la Révolution, se développa un véritable commerce. Les acquéreurs des églises fermées au culte cherchèrent en effet à tirer profit des vitraux qu’ils y trouvaient, en les vendant, souvent à des étrangers qui se sont intéressés à la peinture sur verre plus tôt que les Français. Alexandre Lenoir, tout en ayant contribué à la sauvegarde d’une partie de ce patrimoine dans son musée des Monuments français, fut également l’un des premiers collectionneurs dans ce domaine et participa à ce commerce d’art.
Les restaurations de vitraux anciens entreprises au XIXe siècle contribuèrent à la création de collections de fragments par les peintres verriers. On peut s’interroger sur les motifs qui poussèrent des artistes à remplacer des pièces originales par des copies : impossibilité de restaurer, volonté d’harmonisation avec des pièces nouvelles, ou bien tentation de collectionneur ? Il est certain, en tout cas, que la déontologie des restaurations est restée longtemps très insuffisante en ce domaine et que les peintres verriers eurent du mal à sensibiliser l’administration à la question de la préservation et du devenir des fragments de vitraux remplacés lors des interventions.
Sixième conférence du cycle Le vitrail. Invitation au voyage donnée au Centre André Chastel
Galerie Colbert (INHA)
2 rue Vivienne
75002 Paris, salle Ingres (2e étage), le 26 mars 2025, de 18h à 20h.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Par Élisabeth Pillet, conservateur en chef du patrimoine au Centre André Chastel