(D)ÉCRIRE LES ŒUVRES: histoires, enjeux et expérimentations autour des cartels
Propos de la Journée d'étude
Dès que l’on l’évoque la question du cartel, auprès de professionnel.le.s des mondes de l’art ou d’amateurs d’expositions, il apparaît clairement que ce petit texte apposé à proximité des objets exposés fait débat. Qu’il s’agisse de ses dimensions, de sa longueur, de son emplacement, de ce qui y est dit, par qui, comment et à l’intention de qui, voire de sa présence même : tous ces différents aspects suscitent de nombreuses discussions et ne font pas consensus, loin s’en faut. Car à travers le cartel se jouent une certaine compréhension du rôle du musée, du rapport aux œuvres que ce dernier cherche à instaurer, des modalités par lesquelles il entend s’adresser à son ou ses public(s), et une certaine idée de ce qu’est une œuvre ou un objet de patrimoine. En prêtant attention à ses transformations successives, depuis son introduction à la fin du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, et en mêlant études de cas et réflexions plus générales, ces deux journées d’études sont destinées à faire un état des réflexions, des débats et des chantiers en cours autour de cet objet caractéristique du régime muséal des objets.
Dans un dialogue entre chercheuses et chercheurs, artistes et professionnel.le.s des musées, et en croisant différentes «cultures du cartel» (historiques, anthropologiques, esthétiques...), il s’agira d’envisager le cartel non seulement comme une source pour l’écriture de l’histoire de l’art, mais aussi de le constituer en un objet de recherche et de création, y compris plastique, collectif et interdisciplinaire – voire d’ouvrir la voie à différentes expérimentations.
Ces deux journées s’envisagent ainsi comme le premier temps d’un programme de recherche dédié à cette façon particulière de voir et (d)écrire les objets muséaux et de les mettre en discussion et en partage.