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La restitution des biens culturels

Sous-titre
Du 14 au 15 novembre 2019
Colloque pluridisciplinaire au MuséoParc Alésia
Contenu

PROPOS

"La restitution des œuvres d’art est une question qui revient régulièrement dans la presse, le plus souvent à l’occasion de la rétrocession de biens spoliés durant la seconde guerre mondiale ou issus de pillages. Récemment, cette question a pris un tour et une ampleur inédits. La présidence de la République française a commandé un rapport sur la question de la restitution du patrimoine africain subsaharien à Bénédicte Savoy et Felwine Sarr. Ce rapport a relancé le débat par ses préconisations très radicales : restitution de toutes les collections dont les musées ne pourraient justifier provenir d’une cession librement consentie par son propriétaire
originel.

La constitution des collections et la circulation des biens culturels sont un immense champ de recherche. Les circonstances de l’acquisition de certaines œuvres peuvent apparaître contestables aujourd’hui alors qu’elles étaient licites autrefois. La circulation des biens culturels est encadrée par un corpus juridique important et complet. La restitution d’une œuvre intervient principalement lorsque l’on peut démontrer sa sortie illicite du territoire du pays d’origine (après 1970) ou sa provenance frauduleuse (vol ou spoliation).
Le colloque reviendra sur l’histoire des restitutions dans un cadre plus large que celui du seul art africain. Il abordera des cas qui ont eu lieu au sein d’un même pays ou entre des contrées étrangères, pour des biens allant de l’antiquité à la période contemporaine. La situation des spoliations nazies et des MNR sera observée avec attention, car elle représente un bon exemple du travail de recherche des provenances et des propriétaires de biens incontestablement volés. Enfin, la situation de l’art africain dans les musées européens sera largement analysée. Une présentation de l’histoire des collections permettra de montrer qu’elles ne sont pas toutes issues de pillages et que les problèmes qu’elles soulèvent méritent d’être traités avec nuances.

La question des restitutions et du rapport Savoy-Sarr n’est pas anodine pour nos sociétés. Elle renvoie directement à l’identité des musées et de notre rapport au reste du monde. Proposer de restituer toutes les collections d’art africain subsaharien en arguant qu’un musée n’a pas de légitimité à exposer autre chose que sa production nationale revient à tendre vers un dangereux isolationnisme intellectuel et un communautarisme bien éloigné des principes d’humanisme et d’universalité des musées."

Programme et bulletin d'inscription