Les relations entre narration, art et histoire de l’art
La revue Perspective : actualité en histoire de l'art consacrera son n° 2022 – 2 à la question des relations entre narration, art et histoire de l’art.
Qu’il s’agisse des récits sur lesquels se fondent les images et les objets d’art, de ceux que (se) constituent ses regardeurs, ou des « mises en récits » opérées par les historiens et les historiennes de l’art, ce numéro entend s’emparer de l’acte de raconter comme d’un outil heuristique aussi fécond que déstabilisant. L’image et l’objet d’art racontent, même en l’absence de contenu diégétique figuré, ne serait-ce qu’en tant que témoins d’une époque ou de pratiques – ne serait-ce qu’en tant que vecteurs de narrativité.
Enracinée dans les travaux de Giorgio Vasari et de Karel van Mander, l’histoire de l’art est, depuis l’Antiquité, fondée sur un exercice narratif, de l’ekphrasis aux grands récits de l’autonomie moderniste, en passant par l’anecdote ou la légende biographique. La manière dont les historiens et les historiennes de l’art ont façonné leur discipline, s’extrayant d’une pratique littéraire, volontiers mythique, pour embrasser, forger et discuter peu à peu des méthodes « scientifiques », témoigne d’un rapport complexe au récit, à la narration – à la fiction en quelque sorte.
Que l’image et la mise en récit marchent main dans la main, nul ne le contestera : l’antériorité de l’une sur l’autre, en revanche, est à jamais objet de débats, de même que les phénomènes de relais ou d’enchâssement dont elles semblent procéder, du paragone au discours moderniste ne cessant de raconter la fin des œuvres qui racontent. Ces séries d’oppositions et ces phénomènes complexes de transmission pourront être abordés sous différents angles, pourvu que la réflexion soit toujours ancrée dans une perspective historiographique – des processus de narration à l’œuvre dans la création et la réception en art, des origines à nos jours, des expressions symboliques paléolithiques au cinéma.
Dossier de candidature :
Les propositions devront s’inscrire dans la ligne éditoriale de la revue : sans jamais se limiter à de simples études de cas, les contributions veilleront à développer une réflexion sur la manière dont l’histoire de l’art, l’histoire du patrimoine et l’archéologie se saisissent des relations entre narration, art et histoire de l'art pour penser leurs méthodes et leurs cadres scientifiques.
Le dossier devra comprendre :
- un résumé de 2 000 à 3 000 signes, avec un titre provisoire
- une bibliographie succincte sur le sujet
- une biographie de 2 ou 3 lignes
Prière de faire parvenir vos propositions à l’adresse de la rédaction avant le 1er juillet 2021. Les auteurs des articles retenus seront informés de la décision du comité à la fin du mois de juillet 2021, tandis que les articles seront à remettre le 15 décembre 2021. Les articles soumis seront définitivement acceptés à l’issue d’un processus anonyme d’évaluation par les pairs.