
L’ICOM à la pointe de l’innovation technologique contre le trafic illicite via ANCHISE
Depuis sa fondation en 1946, l’ICOM est profondément engagé dans la lutte contre le trafic illicite de biens culturels. Grâce à de nombreuses initiatives, projets et outils – dont les emblématiques Listes rouges – l’ICOM a joué un rôle clé dans la protection du patrimoine culturel. Aujourd’hui, cet engagement entre dans une nouvelle phase en adoptant des technologies innovantes pour renforcer la protection du patrimoine (voir l’article L’ICOM et la lutte contre le trafic de biens culturels : entre tradition et innovation).
Les musées comme laboratoires d’expérimentation dans ANCHISE
En tant qu’organisation et réseau de professionnels des musées, l’ICOM participe activement au projet ANCHISE – Applying New solutions for Cultural Heritage protection by Innovative, Scientific, social and economic Engagement – avec 14 organisations partenaires, dont des universités, des centres de recherche, des groupes high-tech et des organismes chargés de l’application de la loi, sous la coordination de l’École française d’Athènes (EFA).
ANCHISE est unique par son approche globale d’application de solutions innovantes face à la réalité changeante du trafic illicite du patrimoine culturel. Grâce à son approche multidisciplinaire, le projet intègre les sciences sociales et humaines afin de fournir une compréhension du contexte servant de base au développement technologique des outils. De plus, les outils en cours de développement bénéficient directement des connaissances des communautés professionnelles qui seront amenés à les utiliser : archéologues, forces de l’ordre et professionnels des musées.
Grâce à cette approche, ANCHISE cherche à développer des méthodes et des outils pouvant être répliqués, et à mettre en relation les professionnels du patrimoine culturel avec les technologies de pointe. En associant les besoins spécifiques de la protection du patrimoine culturel à des solutions innovantes, ANCHISE vise à créer des outils pratiques qui renforceront les efforts de lutte contre le trafic illicite.
L’une des particularités d’ANCHISE est que les six outils technologiques développés dans le cadre du projet sont testés dans différents environnements : sites archéologiques, postes frontières (pour les forces de l’ordre) et musées, et que les professionnels concernés fournissent un retour d’information crucial à chaque étape. Ce processus itératif permet d’affiner continuellement les outils et de s’assurer qu’ils répondent aux besoins pratiques des professionnels impliqués dans la lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel. Tous les outils, à l’exception de la boîte à outils de suivi ICONEM – destinée aux archéologues – pourraient être utiles aux professionnels des musées et, pour cette raison, sont testés dans des phases de démonstration impliquant des professionnels de ce secteur venant de différents horizons (en termes de position, de pays, de spécialité et de typologie de musée).