Illustration

Des ruines au jardin

Sous-titre
Cahiers de Mariemont - vol 46
Appel à contribution // 15 octobre 2023
Contenu

Le numéro 46 des Cahiers de Mariemont entreprend d’explorer les différentes facettes de l’intégration des ruines, réelles ou factices, dans l’art du jardin.

Proposez vos articles en français et en anglais jusqu'au 15 octobre 2023

La revue des Cahiers de Mariemont fait appel aux historien.nes, historien.nes de l’art, archéologues, architectes, urbanistes, botanistes, jardinier.ère.s et autres spécialistes de l’aménagement des jardins pour mettre au jour les caractéristiques communes et les grandes évolutions de la pratique de l’intégration des ruines dans les jardins européens au cours des siècles. Il s’agira également d’identifier les enjeux et les stratégies actuels de gestion et de valorisation de cette pratique. Les articles, dépassant l’étude de cas, privilégieront une démarche d’analyse et de mise en perspective diachronique, thématique (types de faits archéologiques, de publics, d’environnements, de climats...) ou territoriale.

Voici une liste non exhaustive de pistes de réflexion à explorer :

  • L’appropriation des ruines, réelles ou factices, transparaît très tôt dans l’art du jardin. Après l’essor de la fabrique au dernier quart du XVIIIème siècle, quelle a été la place des ruines dans les tendances et les styles d’aménagement du XIXe siècle à nos jours ? Peut-on dessiner des évolutions à l’échelle régionale ou européenne ?
  • Pour les propriétaire(s) ou le(s) commanditaire(s) qui ont intégré des ruines dans des jardins, quels ont été les enjeux de cette intégration ? Que souhaitaient-ils faire voir et faire comprendre grâce aux ruines ? Aujourd’hui, un concept de « jardin archéologique » semble s’être développé en France. Que recouvre-t-il ?
  • Quel a été le rôle de l’aristocratie, de la bourgeoisie et d’autres acteur.ice.s public.que.s ou privé.e.s dans la préservation (ou non) de ruines historiques dans leurs jardins ? Quel a été l’impact de la législation, des politiques publiques, puis des processus de classements dans cette préservation ?
  • Les ruines sont un objet de fascination atemporel. Encore aujourd’hui de nombreux artistes s’en inspirent. Quelle est leur réinterprétation de ce type de paysage ? Quelle marge de manœuvre l’artiste s’autorise-t-il par rapport à la réalité dans ses représentations ? Quels sont les apports de l’étude de la représentation artistique des ruines à l’archéologie ?
  • Le jardin se transforme au fil du temps et ces transformations nécessitent des adaptations. Comment les ruines y ont-elles été entretenues, restaurées ou réutilisées (pour de nouveaux usages) au cours du temps ? Quelle a été l’évolution des méthodes et des techniques de protection et de valorisation, de médiation ?
  • Comment a été pensé l’aménagement jardinier autour des ruines, quels ont été les codes et les types de végétaux ou d’artefacts en usage ? Existe-t-il une « bonne » manière de faire cohabiter végétation et vestiges archéologiques dans les jardins ? Quelle est l’influence du changement climatique et de la conscience écologique croissante sur la conception de ces jardins ? Comment ces pratiques ont-elles évolué au cours du temps ? Que dit cette évolution de la perception de la ruine et du jardin ?
  • Dans le cadre de restaurations, quelles ont été les approches de reconstitution, recomposition ou restitution des ruines dans les jardins ? Et selon quelles ressources : documentaires (archives, iconographies...), archéologiques (sondages, fouilles...), artistiques (littérature, peinture...) ?
  • Quel est le rôle des paysagistes ou des jardiniers dans l’intégration des ruines dans les jardins ? Quelle part de créativité leur est laissée dans un lieu contraint par les exigences de l’archéologie ?
  • Il conviendrait également d’aborder la question du financement de la préservation des ruines dans les jardins. Par exemple, quel a été le rôle des acteur.ice.s privé.e.s dans la mise en valeur paysagère de vestiges archéologiques au cours des XIXe et XXème siècles ?
  • L’intégration et la valorisation de ruines dans les jardins peut participer à la promotion touristique locale ayant un rôle au-delà des frontières du jardin lui-même. Mise en scène, valorisée voire expliquée, la ruine nous rattache au passé, ancre le présent dans l’histoire locale. Comment son apparence peut-elle se donner à voir comme une mise en récit ou un faire-valoir d’une histoire parfois complexe dans laquelle est invité le visiteur/promeneur ? Quelle est l’expérience faite par le promeneur d’un jardin intégrant des ruines ou d’un jardin archéologique?

Les propositions de contributions, en français ou en anglais (comprenant un résumé de 2 000 à 3 000 signes espaces compris, avec un titre provisoire, une courte bibliographie sur le sujet, et une biographie de 2 ou 3 lignes) sont à envoyer à l’éditeur des Cahiers de Mariemont, Jean-Sébastien Balzat (jean-sebastien.balzat@musee-mariemont.be) avant le 15 octobre 2023.

Le texte de l’article ainsi qu’un résumé (français et anglais) et 10 mots clés (français et anglais) sont attendus pour le 15 mars 2024.