Focus sur la conférence générale de Prague 2022
La présence française à Prague était importante, ce dont témoignait la réception d’ICOM France particulièrement appréciée. Je n’évoquerai pas ici le contenu de mes participations (dont celle, à l’initiative d’ICOM France, sur le plurilinguisme), ni bien sûr le vote de la définition du musée, résultat d’un processus de consultation remarquable, aboutissement de plusieurs années de discussions, de luttes et de compromis, dans lesquelles j’ai été largement impliqué. Je m’attarderai ici essentiellement sur deux points, dans lesquels je me suis le plus investi durant cette conférence.
- Le groupe de travail sur les collections en réserve
Ce groupe a été créé en mars 2022, à la suite du vote à Kyoto d’une résolution concernant ce sujet. Le groupe a été constitué de manière transparente, en demandant aux comités nationaux et internationaux de présenter un délégué afin de participer à ses travaux ; mon nom avait été proposé par l’ICOFOM. Le Président d’ICOM, Alberto Garlandini, m’a demandé de présider ce groupe, constitué d’une dizaine de membres actifs dans le domaine des réserves et représentatifs de la diversité muséale, dont Gaël de Guichen (ICOM-CC) et Moctar Sanfo (ICOM Burkina Faso), tous deux francophones). La conférence de Prague nous a permis de nous réunir autrement que par visioconférence et d’organiser une table-ronde le 22 mars, au sein du bâtiment des congrès. Celle-ci a accueilli une cinquantaine de membres. Nous avons ainsi pu aborder les différents points discutés lors des réunions passées et structurant le rapport que nous avons remis ultérieurement au Conseil exécutif (en novembre 22) : les nouveaux espaces de réserve, les réserves partagées, les réserves ouvertes, et le programme Re-Org initié par l’ICCROM. Le groupe de travail a également discuté les projets ultérieurs, notamment le lancement d’une enquête internationale sur les réserves en 2023 (projet validé par l’ICOM) et celui, ultérieurement, d’un conférence générale sur les réserves en 2024, vraisemblablement à Paris, sur la situation des réserves à l’international.
- Les réunions du comité ICOFOM et le dictionnaire de muséologie.
La présence de membres francophones au sein de l’ICOFOM, le comité international pour la muséologie, constitue un élément important, afin d’assurer la présence de la muséologie française et l’expression d’une pensée originale sur le champ muséal. Durant le mandat précédent (2019-22), cette présence francophone était assurée par Daniel Schmitt (F), Marion Bertin (F), Yves Bergeron (CA), Michèle Rivet (CA) et moi-même en tant qu’ancien Président du comité. Plusieurs séances ont été organisées autour de diverses thématiques (dont celle autour du multilinguisme et une séance autour de la Table ronde de Santiago). Le colloque d’ICOFOM s’est par après déroulé à Prague, au sein du musée national Technique, portant sur l’activisme, les collections et le public, puis à Brno, à l’université Masarik. Deux sessions ont été organisées, la première sur les « muséologies difficiles », durant laquelle j’ai fait une première intervention sur « la muséologie au risque de l’inégalité » et une seconde sur la colonialité. Une session conjointe d’ICOFOM et d’ICTOP, autour de l’importance de Brno pour le développement de la muséologie internationale (les rôles de Jelinek et Stránský, notamment), durant laquelle je suis également intervenu au titre d’ancien de la formation à Brno (International summer school of museology), a clôturé la journée.
François Mairesse, membre d'ICOM France et ancien président d'ICOFOM