Cézanne en son atelier des Lauves
Entre 1902 et 1906, Paul Cézanne disposa d’un atelier construit à sa demande, selon ses plans, en un lieu choisi par lui sur la colline desLauves. De l’atelier, on domine Aix ; sur la colline au dessus de l’atelier, on voit Sainte-Victoire au lieu dit « la terrasse des peintres » : Cézanne peignit là ses dernières Sainte-Victoire. Les bords de l’Arc n’étaient pas trop loin…
À l’atelier des Lauves, Cézanne peignit Le Jardinier Vallier, les Grandes Baigneuses, quelques natures mortes… L’œuvre ultime s’accomplit dans le recueillement et le silence. Cézanne, qui disait en 1866 qu’il fallait sortir de l’atelier, (« tous les tableaux faits à l’intérieur, dans l’atelier, ne vaudront jamais les choses faites en plein air ») y revient délibérément, certain qu’avec lui son travail « sur nature » s’en trouverait accru. Il y poursuit en tout cas ses « études » : « Je dois travailler six mois encore à la toile que j’ai commencée. » écrit-il à Gasquet en septembre 1903. On peut imaginer qu’il s’agit d’une version des Grandes Baigneuses qui ne seront jamais achevées. Si le peintre préserva sa solitude pour l’unique réalisation de sa vie, la peinture (« La peinture est ce qui me vaut le mieux » lettre à son fils 26 août 1906), il n’en reçut pas moins avec affabilité et attention les amis et admirateurs qui venaient le voir (Camoin, Bernard, Denis, Vollard, Osthaus…etc)
L’atelier fut fermé à la mort de Cézanne, vidé des tableaux, aquarelles et dessins de l'artiste qu’il pouvait contenir. Paul Cézanne-fils, conscient que, depuis Paris, il ne pouvait sauvegarder ce site qui lui tenait à cœur, le vendit en 1921, après la mort de sa tante Marie (petite sœur du peintre), à un amoureux de Cézanne et du patrimoine en Provence, Marcel Provence qui préserva le site jusqu’à sa mort (1951), sans modification notable à l’étage.
Racheté par un comité américain (grâce à John Rewald, poussé par James Lord) en 1953, L’atelier fut remis à l’Université d’Aix qui le rétrocéda à la Ville d’Aix en 1969 soucieuse de lui donner un destin « muséographique » auquel, d’abord Marianne Bourges, puis Michel Fraisset, s’attachèrent. La Ville a racheté la maison située au nord du jardin de l’atelier (ancienne maison Girard) . Elle entend transférer en ce lieu toutes les fonctions pédagogiques, administratives, touristiques, inhérentes à la gestion d’un tel site. L’ atelier (rez-de-chaussée et étage), le jardin sont alors à repenser, dans le respect de ce qu’ils furent du temps de Cézanne.
C’est l’enjeu de ce colloque qui sera prolongé par un livre d’art et d’histoire à l’aune de celui qui fut publié en 2019 sur le titre « Cézanne/Jas-de-Bouffan »
Informations pratiques :
Lieu : musée Granet, Aix-en-Provence
Entrée libre, sans réservation, dans la limite des places disponibles