Peut-on tout exposer ? Les musées au cœur du débat contemporain
A VOS AGENDAS !!
Nouvelle soirée de débat déontologie le Mercredi 13 mars 2024 à partir de 18h sur la plateforme Zoom et dans l’auditorium Jacqueline Lichtenstein de l’Institut national du patrimoine (2 rue Vivienne – 75002 Paris).
Propos de la rencontre
La polémique née de la présentation de l’œuvre de Miriam Cahn, Fuck Abstraction, au Palais de Tokyo l’année dernière n’était pas une première dans l’histoire des expositions. Si elle peut apparaitre comme un nouvel épisode d’une série de réactions vives du public face à des œuvres perçues comme provocantes ou choquantes, sa très forte médiatisation témoigne de l’évolution de nos sociétés contemporaines. Dans un monde post-Me too profondément transformé, la parole s’est heureusement et légitimement libérée, et les émotions sont exprimées avec plus de force.
Plus largement et sur des sujets variés, les musées sont, aujourd’hui plus qu’hier, attendus et interpelés sur les œuvres et les artistes qu’ils exposent et sont invités à prendre position. Certes, ils ne sont pas les seuls dans le monde culturel. Littérature, théâtre ou cinéma sont également au cœur du débat. Mais ce qui fait la spécificité des musées dans cette discussion, c’est sans doute le fait que ceux-ci sont encore majoritairement perçus comme des lieux d’autorité, des institutions crédibles. Ils sont également des lieux de rassemblement, d’échanges, susceptibles de favoriser les débats.
Les sensibilités nouvelles et plurielles qui s’expriment obligent ainsi les professionnels à s’interroger sur leur rôle dans ce débat de société. Comment exposer des œuvres, objets, thématiques ou artistes dont on connait (ou suppose) la capacité à déranger, à choquer ? Comment faire face au risque de l’autocensure ? Quel appareil discursif les musées doivent-ils mettre à disposition des publics pour mieux contextualiser, mieux expliquer et répondre aux contradictions ?
La question de la légitimité de la prise de parole, du point de vue, de la place à faire à des voix autres au sein de l’institution muséale est également posée.
Aux Etats-Unis, une nouvelle réglementation fédérale, entrée en vigueur en janvier dernier, impose aux musées américains d’obtenir l’autorisation des populations autochtones avant d’exposer restes humains et artefacts. Les réactions et les réponses prises pour faire face aux attentes des publics, éminemment culturelles, témoignent de la diversité des prises de positions possibles. Comment les professionnels de musées doivent-ils se positionner dans ce contexte, face à une forme de polarisation ?
La nouvelle définition du musée réaffirme que nos institutions sont au service de la société : les musées ont en effet un rôle fondamental à jouer dans ce débat public toujours plus vif et moins nuancé. Tandis que des œuvres sont aujourd’hui jugées par certains « inconvenantes », « offensantes » ou « immorales », il est plus que jamais nécessaire de rappeler que les musées ont la responsabilité de s’extraire du seul registre émotionnel pour apporter des éléments de compréhension du monde et de mise en perspective.
La rencontre sera modérée par Dominique de Font-Réaulx, Conservateur général du patrimoine, Chargée de mission auprès de la Présidente du Louvre.
Liste des intervenants à venir...
Informations pratiques
Cette séance aura lieu simultanément :
- en présentiel dans l’auditorium Jacqueline Lichtenstein de l’institut national du patrimoine (INHA, 2 rue Vivienne – 750012 Paris)
- en distanciel sur plateforme numérique
Elle se tiendra simultanément en français, en anglais et en espagnol.
Événement ouvert à tous, sur inscription obligatoire.