Arts et architecture au temps de l’Art déco dans le Grand Est
Dans le cadre des manifestations prévues à l’occasion du centenaire de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, qui s’est tenue à Paris en 1925, l’AMAL (Archives modernes de l’architecture lorraine) se propose d’organiser un colloque sur les arts et l’architecture au temps de l’Art déco dans la région Grand Est, en octobre 2025, à Nancy.
L’exposition de 1925, formidable vitrine pour les industries françaises, accueillit 21 pays ; parmi les pavillons français, figurait en bonne place le pavillon de Nancy et de l’Est, réalisé par les architectes Pierre Le Bourgeois (1879-1971) et Jean Bourgon (1895-1959). Cette manifestation, à l’origine de la dénomination de ce qui deviendra « l’Art déco », contribua à la diffusion de ce qu’on peut appeler un style qui, grâce à ses qualités esthétiques, continue de séduire et inspire encore de nombreux créateurs. La médiatisation de cet événement international ne doit pas faire oublier que l’Art déco ne se réduit pas à une période aussi courte. Ses manifestations sont visibles dès le début des années 1910 et se développent durant l’entre-deux-guerres et même au-delà. Tous les arts et techniques sont concernés ; l’architecture avec ses décors portés mais aussi les œuvres d’art et le mobilier. Si de nombreuses publications lui ont déjà été consacrées, peut-on aujourd’hui porter un regard nouveau ? Ce colloque souhaite susciter des éléments de réponse à cette question.
Ce colloque s’attachera ainsi à traiter plusieurs thèmes :
- La modernité et les modernités. Comment dans la région Grand Est s’articulent la modernité, l’avant-garde et l’éclectisme, sans oublier la permanence de l’École de Nancy et la forte influence du régionalisme ? Comment cette articulation évolue-t-elle au cours des années 1930 ?
- Réseaux et circulations d’influences. Sans faire un amalgame entre Première Reconstruction et architecture à l’époque de l’Art déco, une étude comparative entre villes reconstruites et aménagements nouveaux semble intéressante à mener. De même, on pourra interroger l’influence de Paris, ses architectes et ses décorateurs, tout comme ceux du monde germanique, par exemple.
- Ornementation, décor et mobilier. Quelle place pour le décor ? La période se caractérise par un éclectisme débridé et une grande variété de productions, où se mêlent innovation, références académiques et régionalistes. Cela se traduit régulièrement par des œuvres collectives, et plus généralement la mise en action de réseaux d’architectes, décorateurs, industriels d’art et artisans.
- Adaptation, conservation et patrimonialisation. Face à l’adaptation des édifices anciens aux nouvelles normes de performances énergétiques, quelle évolution pour les immeubles construits à cette époque ? De plus en plus apparaît la nécessité de recourir à des protections au titre des monuments historiques ou au label ACR (architecture contemporaine remarquable) et à des références dans les documents d’urbanisme.
- Élargissement géographique. Si des villes importantes, comme Nancy et Reims, sont bien connues pour l’importance des immeubles construits à cette époque, il ne faut pas oublier des localités plus petites comme Vittel, Baccarat ou Longwy et des banlieues, Laxou ou Villers-lès-Nancy, entre autres. Des comparaisons avec les réalisations dans des pays limitrophes ou d’autres départements, y compris les départements d’Outre-mer et les colonies -Casablanca en offre un exemple intéressant- sont souhaitable
Les propositions de communication, d’une vingtaine de lignes accompagnées d’une brève biographie, sont à faire parvenir à :
AMAL, 29 rue du Haut Bourgeois 54 000 Nancy, contact@amalorraine.fr
Au plus tard le 31 décembre 2024.
Le comité scientifique se réunira courant janvier 2025 et communiquera sa réponse.