Lettre de l'Icom France n°10
Editorial
Un nouveau départ ? C’est la question que l’on se pose à chaque changement d’équipe dirigeante. C’est celle qu’on peut se poser après les élections tenues lors de la dernière conférence générale à la Haye, en septembre 1989. Un nouveau départ ? Un changement en tout cas. En effet, pour la première fois l’ICOM se choisit un président africain, le Malien Alpha Oumar Komaré. A travers lui, c’est certes un nouveau continent, un nouveau type de pays qui entre de plain-pied dans notre ONG. C’est aussi un francophone convaincu que l’universalité et le rayonnement de l’ICOM ne peuvent passer par la victoire d’une langue de travail de l’organisation sur les autres. Mais c’est également la prise en mains des rênes de l’ICOM, par un homme ouvert, efficace, aux méthodes résolument de notre temps. Paradoxalement son éloignement –il réside à Bamako- impose un aggiornamento des méthodes du secrétariat qui, travaillant avec rigueur en liaison régulière avec le président, devrait redevenir l’un des moteurs de l’ICOM accompagnant, voire suscitant les activités des différents comités nationaux et internationaux. Une meilleure organisation lui permettra de montrer son dynamisme et sa compétence.
Au nouveau président, aux nouveaux membres élus du Conseil Exécutif, au secrétariat général, tous nos vœux pour cette nouvelle période de la vie de l’ICOM. Qu’ils sachent que le Comité français est prêt à apporter son soutien aux grandes actions de l’ICOM. Nous sommes d’ailleurs persuadés que ce climat de confiance est réciproque et que l’ICOM est conscient des liens historiques qui le rattachent à la France. C’est d’ailleurs ce dont Alpha Konaré a voulu témoigner le 6 décembre 1989 en venant présenter, au Louvre, où fut fondé l’ICOM en 1946, le plan triennal de l’organisation devant les représentants des grandes organisations internationales.
Et notre comité ? Lui aussi change. Les dernières élections ont amené cinq nouvelles personnalités à son bureau : un vice-président a été élu, Jean-Yves Marin ; un nouveau secrétaire général, Catherine Arminjon et un nouveau trésorier, Charles Penel, qui prend la suite du Commandant Bellec auquel nous voulons rendre hommage pour son dévouement au Comité français. Ayant accepté de poursuivre ma tâche pour trois années, répondant à une confiance qui me touche et m’oblige, j’ai souhaité que nos méthodes de travail s’améliorent, que chaque membre du bureau exécutif soit de plus en plus investi dans ses activités.
Il en est de même pour chacun de vous. Votre participation est encore trop faible dans de nombreux comités internationaux. Et pourtant il en va de notre enrichissement personnel ou du rayonnement international de l’action que nous menons tous dans le domaine des Musées. Sachez que le Comité français considère ce point comme prioritaire et vous aidera dans la mesure de ses moyens, ceux forts modestes qui proviennent de vos cotisations dont seulement 10% restent au Comité français, et ceux plus généreux provenant de nos partenaires privilégiés auxquels nous exprimons notre gratitude, la Direction des Musées de France et la Ville de Paris.
De même, le Comité français se préoccupe d’échanges entre collègues français et étrangers. De tels échanges ont été rendus possibles avec l’U.R.S.S., la Pologne et la Hongrie avec les Comités desquels nous avons signé des accords. Cette politique doit se poursuivre et s’amplifier. Désirant nouer des liens avec la Tchécoslovaquie nous avons invités deux collègues de Prague à participer aux travaux du Comité des musées d’art appliqué réuni à Paris fin mai 1990. Le Comité français prend part également au programme Musées sans frontières lancé conjointement par l’Ecole du Patrimoine, l’ICOM et Air France. Sachez que dans ce cadre comme dans celui de nos protocoles avec les pays de l’Est vous pouvez poser votre candidature à des échanges.
Une dernière action également dans la ligne des préoccupations de l’ICOM est d’organiser un colloque biennal. Au colloque de Bordeaux en 1989 qui a permis de confronter les opinions des représentants des différentes professions impliquées dans le marché de l’art sur le problème de l’exportation des œuvres d’art succèdera, en 1991, un autre colloque sur le problème de l’édition au musée. Catherine Arminjon chargée de sa coordination sera heureuse de recevoir vos suggestions à ce sujet.
Un nouveau départ pour l’ICOM ai-je écrit en tête de cette lettre. Sans doute, pour ce qui concerne l’organisation dans son ensemble, et nous l’espérons bien. Mais pour le Comité français cela ne dépend en grande partie que de chacun de vous. Certes nous poursuivons et amplifions notre activité. Mais ne nous laissez pas seuls.
Jacques Perot