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Lettre de l'Icom France n°12

 

Editorial

PRO MUSEIS (II)

Dans l’éditorial de la dernière Lettre du Comité français de l’ICOM, nous ne pouvions, à l’époque de la guerre du Golfe, qu’attirer l’attention des belligérants sur les conventions internationales qui devraient, qui doivent protéger le patrimoine et appeler nos collègues à une grande collaboration internationale. Si le citoyen français que nous sommes formait des vœux pour le succès des armées alliées, le responsable de l’ICOM était en devoir de s’inquiéter pour le devenir des collections muséales et des musées des deux principaux pays sur le sol desquels se déroulaient le conflit.

Une autre guerre met actuellement en péril très grave le patrimoine de nombreuses villes et villages de Yougoslavie auquel nous savons, tant de sources étrangères qu’à travers les messages tragiques de nos collègues, que, d’ores et déjà, des dommages irréparables ont été apportés. Nous pensons à Dubrovnik mais aussi à de nombreuses autres localités dans le passé archéologique, architectural, artistique, ethnographiques et muséal ne fait l’objet d’aucun traitement spécial de sauvegarde dans une guerre impitoyable. Cette guerre à laquelle l’Europe institutionnelle se révèle incapable de mettre fin est une tragédie pour les populations impliquées. Elle l’est également pour le patrimoine européen. Nous demandons solennellement que tous les moyens soient recherchés pour y mettre un terme, qu’à tout le moins son déroulement même prenne en compte un patrimoine exceptionnel qui est aussi le nôtre.

Patrimoine en péril également en Afrique, menacé également par les trafics illicites et par les problèmes de conservation.  C’est dire que nous sommes heureux du grand succès de la conférence organisée sur le terrain par l’ICOM. « Quels musées pour l’Afrique » est bien la vraie question à résoudre et de manière urgente. Nous saluons ici ceux qui ont pris l’initiative de cette réflexion. L’intérêt de la France marquée par la présence d’une délégation conduite par Monsieur Jacques Sallois, directeur des Musées de France nous réjouit également. Pour sa part, le comité français était représenté par son vice-président, Jean-Yves Marin, dont le compte-rendu est publié plus loin.

Dernière question, celle-là posée à Marseille par le comité français. Quelles publications, avec qui, avec quels moyens, pour quels publics ? Questions fondamentales pour nos musées, pour leur activité scientifique, leur avenir et leur rayonnement.

L’ICOM se place délibérément au cœur des préoccupations muséales. Mais il ne peut le faire qu’à travers les institutions qui en font partie, à travers chacun d’entre vous qui en êtes membres.

En cette fin d’année, je voudrais me tourner vers vous en vous offrant mes vœux de Nouvel An.

Que 1992 soit pour vous-même une excellente année. Que celle-ci soit également pour votre activité professionnelle, pour les musées au profit desquels vous l’exercez une année dynamique et fructueuse. Que, pour l’ICOM, la Conférence générale de Québec soit un témoignage de vitalité et un ferment d’avenir. Que celle-ci soient aussi l’occasion d’accueillir de nouveaux comités nationaux créés dans les pays qui viennent d’entre aux Nations Unies. Nous pensons notamment à nos collègues des pays baltes. Tels sont les vœux que je forme au seuil de l’année 1992.

 

Jacques Perot

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