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Lettre de l'Icom France n°14

Editorial

Le Musée : « Une institution permanente, sans but lucratif, au service de la société et de son développement… »

Le Code de déontologie de l’ICOM a été préparé par un groupe de travail composé de membres du Comité consultatif, après une étude approfondie des codes d’éthique professionnelle muséale existants, nationaux, spécialisés ou autres et une consultation de tous les comités nationaux et internationaux et de l’UNESCO. Il a ensuite été adopté à l’unanimité par la XVe Assemblée générale de l’ICOM, réunie à Buenos-Aires, Argentine, le 4 novembre 1986. Depuis, plusieurs modifications et compléments ont été apportés (La Haye, 1989) car le principe même de ce code veut qu’il soit en continuelle discussion. Ce texte de référence qui n’a aucun équivalent au monde a, depuis, fait l’objet d’une large diffusion parmi les membres de l’ICOM et dans tout le mouvement mondial des musées.

Le Comité National Français a souhaité contribuer à prolonger cette diffusion en réalisant une nouvelle édition du Code sous la forme d’une « Lettre spéciale ICOM-France » datée symboliquement du 22 mai 1993, Journée Internationale des Musées. Elle a été rendue possible grâce au soutien constant de la Direction des Musées de France.

Nous ne doutons pas que les membres de l’ICOM connaissent et se réfèrent à ce document professionnel. Ils recevront, bien sûr, cette nouvelle édition mais notre objectif, ici, est de faire connaître le Code aux membres de la communauté muséale française qui ne sont pas –ou pas encore- membre de l’ICOM ; car il faut le rappeler, l’ICOM est le seul lieu de rencontre commun, ouvert à tous les métiers du musée et dans une large mesure à leurs partenaires. Nous avons voulu également mettre ce document à la disposition des autorités de tutelle des différents musées français, au premier rang desquelles il convient de citer les parlementaires, maires, présidents de Conseils généraux et régionaux.

Par son caractère universel, le Code de déontologie est un outil fondamental dans toute tentative de réflexion sur l’avenir des musées. Il expose les principes éthiques qui doivent gouverner la conduite du personnel des musées dans tous les aspects de ses engagements professionnels. Il définit les devoirs de chacun, rappelle les dangers de dérive institutionnelle, montre la nécessité de l’indépendance intellectuelle des gestionnaires de collection.

Cette réédition nous apparaît particulièrement nécessaire aujourd’hui en France où les nouveaux musées et toutes les activités qui en découlent prolifèrent sans que leur réalisation soit toujours précédée d’une réflexion prenant en compte les multiples aspects garants de l’éthique d’un établissement.

L’action de l’ICOM à travers le monde nous apprend que, quel que soit le niveau de développement d’un pays, de graves dérives sont toujours possibles et que, face à ce danger, notre vigilance doit être constante. En ce temps où l’universalisme est fortement menacé, sachons plus que jamais défendre nos valeurs communes.

 

Jean-Yves Marin

 

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