Conférence des ministres de la culture de la région euro-méditerranéenne
Les menaces qui pèsent sur le patrimoine culturel, telles que le changement climatique, les conflits et le trafic illicite, ont été au cœur des discussions de la réunion des ministres de la culture du partenariat UE-Sud.
Ce sommet de haut-niveau, organisée par le Ministère italien de la Culture – en coordination avec la présidence française de l’Union européenne – a réuni les ministres de la culture de la région euro-méditerranéenne, des organisations internationales et d’autres acteurs clés de la société civile dans un format hybride à Naples, les jeudi 16 et vendredi 17 juin 2022.
Les thèmes de discussion portaient sur la protection et le rôle du patrimoine culturel face aux enjeux contemporains, notamment le changement climatique, les situations de conflit ainsi que le trafic illicite. À cet égard, le jeudi 16 juin, Michela Rota, du Groupe de travail sur le développement durable de l’ICOM, a participé au panel “Développement humain, bonne gouvernance et État de droit. La culture au cœur du développement humain et des ODD“, pour discuter de la manière d’adopter une approche plus intégrée et globale dans la région UE-Méditerranée, conformément aux Objectifs de développement durable 2030 des Nations Unies. En effet, aujourd’hui, le patrimoine et les musées ne sont pas à l’abri des impacts de la crise climatique, comme l’ont montré les fortes inondations survenues durant l’été 2021, qui ont touché plusieurs pays européens et causé d’importants dégâts dans des musées en Belgique et en Allemagne.
Il est non seulement crucial de protéger le patrimoine menacé par les effets du changement climatique, mais il est aussi important de rappeler que les sites et les musées sont également des lieux d’apprentissage et d’éducation sur l’environnement et sur la manière de réagir à cette menace globale.
De même, si la culture est vulnérable à la destruction, au pillage et au trafic illicite, elle peut également constituer une ressource pour la prévention et la mitigation des conflits. À cet égard, le vendredi 17 juin, Alberto Garlandini, président de l’ICOM, a ouvert la session plénière intitulée “La culture, un atout pour la paix et la sécurité“. Dans son discours, il a souligné l’engagement de longue date de l’ICOM dans la lutte contre le trafic illicite de biens culturels et a rappelé les valeurs fondamentales qui étaient à l’origine de la création de l’organisation en 1946, en particulier dans le contexte de la reconstruction après la Seconde Guerre mondiale.
“Depuis sa création en 1946, l’ICOM, le Conseil international des musées, a fait valoir le rôle central de la culture et des musées dans la construction d’un socle commun pour un monde pacifique, résilient, durable et prospère. Ces idéaux restent des valeurs fondamentales que nous continuons à défendre aujourd’hui.” Alberto Garlandini – Président de l’ICOM
Encore et surtout aujourd’hui, l’ICOM dénonce la violence et les guerres, et promeut le dialogue inclusif, les interactions pacifiques ainsi que les approches constructives. De plus, l’ICOM s’est toujours préoccupé du mouvement illégal des biens culturels et a créé les Listes rouges de l’ICOM pour les objets en danger, qui sont un outil reconnu au niveau international. Depuis plus de 20 ans maintenant, l’ICOM a publié 18 Listes rouges de patrimoine culturel en péril qui couvrent plus de 50 pays, dont plusieurs de la région Euro Med. Grâce au dévouement et à l’expertise des membres de l’ICOM, qui compte plus de 45 000 professionnels et institutions muséales dans plus de 140 pays et territoires, l’organisation a développé des normes scientifiques et éthiques pour guider les professionnels des musées.
Et cette conférence a été l’occasion de rappeler l’implication de l’ICOM dans la prise en compte de problématiques contemporaines telles que le changement climatique, le trafic illicite de biens culturels et les menaces sécuritaires.