Lettre de l'Icom France n°20
Editorial
En cette rentrée plutôt avare en bonnes nouvelles, il faut toutefois signaler deux entreprises qui devraient avoir des retombées positives pour le monde des musées. La première, d’ordre international, concerne le renouveau d’intérêt des autorités françaises pour les conventions internationales, outils indispensable à l’assainissement du marché de l’art.
Après la signature de la convention UNIDROIT (juin 96), portant sur le retour des biens culturels à leur pays d’origine ou de leur restitution en cas d’appropriation illégale, qui a provoqué quelques violentes diatribes de marchands d’art en mal dans la presse spécialisée, on nous annonce la ratification par la France de la convention 1970 concernant les mesures à prendre pour lutter contre le trafic illicite des biens culturels au cours de la réunion du Conseil exécutifs de l’UNESCO de ce mois. Il aura donc fallu 26 ans pour que la France ratifie un document sur lequel tous les partis concernés semblaient d’accord depuis 1982. On ne peut que se réjouir d’un Ministre de la Culture ait enfin pris le problème à bras le corps. De très longues dates les présidents qui se sont succédés à la tête du Comité français ont œuvré avec la même opiniâtreté pour atteindre cet objectif.
Le second point positif de cette rentrée est la mise en discussion d’un projet de loi relatif aux musées de France destinés à se substituer à l’ordonnance du 13 juillet 1945 portant sur l’organisation provisoire des musées des beaux-arts. Une nouvelle mouture nous est proposée, cette fois-ci simple, claire, prenant en compte la réalité actuelle des musées français dans leur diversité, expurgée des ingrédients d’un libéralisme révolu. Même si quelques artistes laissent présager des négociations difficiles, nous sommes enfin sur le bon chemin.
Revenons à la vie de notre Comité avec, en particulier, une politique coordonnée d’accueil des comités internationaux en France, afin de permettre à chacun de pouvoir y participer et de montrer nos réalisations aux collègues étrangers.
Après le succès remporté par le comité des Arts appliqués réuni au musée des Tissus et des Arts décoratifs de Lyon sous la houlette de sa très efficace présidente Catherine Arminjon, nous accueilleront en 1997 le comité de Muséologie et le comité Costume. Vous trouverez dans cette Lettre les premières informations sur ces réunions auxquelles nous espérons une large représentation française à la hauteur de la participation internationale annoncée. Enfin, les efforts de la délégation française à la réunion du comité de Conservation à Edimbourg ont porté puisque la prochaine délégation triennale de ce comité en 1999 se tiendra à Lyon. Outre la reconnaissance du travail de nos collègues dans cette discipline, c’est aussi une victoire pour la Francophonie.
Je souhaite vivement que ces informations positives vous auront fait oublier un instant les coupes de budget et autres annulations d’expositions, lot commun de tout professionnel de musée européen en cet automne.
Jean-Yves Marin