Lettre de l'Icom France n°31
Editorial
L'année 2006 a été riche en célébrations pour l'ICOM, ce Conseil international des musées fondé à Paris, au Musée du Louvre, en 1946. En 1986, au cours de la Conférence générale de Buenos Aires, était adopté le Code de déontologie professionnelle qui régit toujours l'activité des 22 000 professionnels qui adhèrent à notre organisation commune. Lieu de rassemblement, outil de référence, l'ICOM est aussi un lieu d'innovation qui ne cesse, depuis 60 ans, de renouveler la réflexion et les pratiques des professionnels de musée.
Le Comité national français dont la genèse a été retracé par Françoise Wasserman dans la Lettre numéro 20 est l'un des premiers comités de l'ICOM. Son ancienneté comme le nombre élevé de ses adhérents lui confèrent une responsabilité particulière et notamment celle de contribuer aux activités des autres comités nationaux plus jeunes mais non moins dynamiques. C'est ainsi que j'ai participé avec plaisir au séminaire organisé à Riga par le Comité national letton créé plus récemment. C'est aussi le sens de notre engagement dans le cadre de l'ICTOP et avec nos collègues des comités italien, autrichien, allemand, suisse pour la réalisation d'une cartographie des professions musicales. À l'occasion de la réunion à Paris du Comité Consultatif, nous avons pu faire découvrir à ses membres les dernières réalisations dans le musée et les recevoir, grâce au soutien de la Ville de Paris, dans le musée du Petit Palais, magnifiquement rénové. Rassemblement des différentes familles de musées, le Comité national français a aussi contribué au rapprochement entre la Journée internationale des musées de l'ICOM et la Nuit des musées, organisée par la Direction des musées de France, en facilitant la mise en place d'opérations nouvelles conduites dans différents pays européens.
En 2006 notre Assemblée Générale s'est tenue, dans ce nouvel équipement culturel baptisé Les Champs libres qui réunit le Musée de Bretagne, l'Espace des sciences et la Bibliothèque de Rennes. La Présidente de l'ICOM, Alissandra Cummins, a honoré de sa présence cette manifestation qui marque annuellement la vie de notre Association. Le maire de Rennes, président de Rennes Métropole, Edmond Hervé nous a chaleureusement accueilli au Champs libres et dans son Hôtel de Ville est a réaffirmé le sens de son engagement au service d'un meilleur partage des savoirs. Ce thème du musée et du partage des savoir était tout naturellement celui que nous avions choisi pour la table-ronde qui est suivi notre assemblée générale statutaire. Nous reprenons dans ce numéro de la Lettre les interventions faites dans ce cadre ainsi que la présentation des différentes composantes des Champs libres.
La « rentrée » et le mois de septembre ont vu l'arrivée d'un nouveau permanent ICOM France, Benjamin Granjon, qui remplace Terrière que le Conseil d'administration a vivement remercié pour la qualité de son engagement au service de notre comité.
Cette année 2006 a été aussi marquée par la disparition d'Hubert Landais, ressentie très douloureusement par l'ensemble de votre Comité. Ancien Directeur des musées de France, Président de l'ICOM, Hubert Landais était avec nous à Versailles pour la réception qui marquait la fin des travaux du Comité Consultatif et la célébration du 60e anniversaire de l'ICOM. Il nous disait comment, jeune conservateur, il avait été appelé dans son bureau par Georges Salles pour participer à la mise en place de notre Organisation au rayonnement de laquelle il a tant contribué. Pour lui rester fidèle, nous aurons à cœur, chacun à notre place, de contribuer à la poursuite d'une œuvre à laquelle il était si passionnément attaché. Dans cette grande famille des musées que représente l'ICOM, l'esprit de collégialité est en effet ce qui nous anime au quotidien pour mieux faire vivre nos collections et répondre aux attentes de publics toujours plus variés. Les idées généreuses énoncé par les fondateurs de l'ICOM définissent toujours le cadre de nos actions futures et de notre engagement commun. À un moment où le musée devient pour certains une simple « marque culturelle », il est urgent de réaffirmer cet idéal humaniste et cette conviction que le musée est une institution au service de la société et de son développement.
Dominique Ferriot
Présidente d'ICOM France