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Musée et COVID-19
Les secteurs culturels et créatifs figurent parmi ceux qui sont le plus touchés par la crise du COVID-19 et les musées ne font pas exception. Nous sommes conscients des nombreuses difficultés rencontrées par les musées et les professionnels des musées en cette période et prions instamment les responsables politiques et les décideurs d’allouer rapidement des fonds de soutien pour assurer la pérennité des musées. L’ICOM a à cet égard publié une déclaration disponible sur son site Web.
A l'ICOM, nous suivons avec beaucoup d’attention les répercussions de la crise sur le secteur des musées et nous félicitons des solutions créatives mises en place par les musées du monde entier pour toucher leur public et rester présents aux côtés de leurs communautés. Nous savons qu’il ne s’agit pas seulement de continuer à faire vivre nos institutions mais aussi de mobiliser leurs efforts et leurs capacités pour accompagner la résilience des communautés et aller vers un rétablissement rapide.
Tout en continuant avec nos organisations partenaires à étudier des moyens concrets par lesquels musées et autorités à toutes les échelles – locales, régionales, nationales – peuvent collaborer pour que les musées demeurent en tête des préoccupations des responsables politiques, nous souhaitons :
- proposer des suggestions d’actions aux musées et aux professionnels des musées pour soutenir la résilience des communautés pendant et après la crise du COVID-19 ;
- apporter des exemples d’initiatives prises par les musées et des ressources utiles dans le contexte actuel.
Voici les 8 conseils pour la résilience de votre musée :
1. Assurer en priorité votre sécurité et votre bien-être
La sécurité de votre musée, ainsi que la sécurité et le bien-être de votre personnel, sont prioritaires. Vous avez besoin de votre personnel tout autant qu’il a besoin de vous en cette période difficile, tant pour la reprise de votre activité que pour soutenir votre résilience, aujourd’hui et après la crise. Il est indispensable de respecter les recommandations des institutions publiques et sanitaires (telles que l’Organisation Mondiale de la Santé).
Soyez dans le même temps à l’écoute de votre personnel, de ses besoins en termes de santé, de sécurité et de conditions de travail (ressources, outils, matériel). Certains peuvent avoir besoin d’aménagements particuliers pour pouvoir continuer à travailler (depuis chez eux ou sur site) tout en protégeant leur propre santé et bien-être et ceux de leurs proches. S’il s’avère impossible de maintenir certains postes dans ces nouvelles conditions de travail, envisagez avec les personnes concernées différentes possibilités de redistribuer le travail ou de définir des tâches innovantes et créatives qui pourraient être utiles à votre musée. Vous pouvez éventuellement permettre la participation à des actions bénévoles auprès des communautés pendant les heures de travail, en vérifiant au préalable que cela est possible du point de vue juridique et de la sécurité.
Compte tenu de la protection des données et d’autres mesures de protection, n’oubliez pas que vous ne connaissez pas toujours la situation précise des membres de votre personnel (concernant leur santé, leur logement ou leur famille). Ces différentes situations peuvent se traduire par des besoins particuliers dans la crise actuelle. Par conséquent, il peut être préférable de ne pas imposer de solutions générales qui risqueraient de ne pas convenir à tous et placer des personnes dans des situations indésirables. N’oubliez pas qu’elles n’ont pas à vous communiquer des détails de leur vie privée. Il appartient à tous de prendre en compte le fait que les personnes qui nous entourent peuvent se trouver dans des situations particulières.
Pendant les heures de travail, accordez à vos équipes du temps et de l’espace (en ligne, ou par téléphone) pour qu’elles s’adaptent à la situation, échangent entre elles, se soutiennent mutuellement, et recherchent ensemble des solutions.
Tenez-vous informé de l’évolution de la situation, dans le monde et dans le secteur des musées :
Contactez votre Comité national de l’ICOM pour échanger et trouver du soutien entre pairs.
L’American Alliance of Museums a publié une page Web intitulée COVID-19 Resources & Information for the Museum Field et un article expliquant comment utiliser les différents scénarios pour préparer la réponse de votre propre musée à la crise du COVID-19.
La Museums Association a publié plusieurs articles, en particulier sur la manière dont les musées gèrent leur personnel pendant la crise.
Il convient de continuer à appliquer les lignes directrices déontologiques en cette période difficile :
Le Code de déontologie de l’ICOM est un texte de référence qui définit des normes pour les pratiques des professionnels de musées.
Contactez le nouveau Comité international de l’ICOM, IC-ETHICS, pour discuter des questions de déontologie qui se font jour en cette période.
2. Privilégiez ce que vous réussissez le mieux et cherchez de nouvelles façons de le faire, essayez de nouvelles actions, revisitez les modes de travail traditionnels
Poursuivez les activités que vous estimez importantes :
- certaines de vos activités habituelles peuvent se révéler indispensables en cette période. Si elles peuvent être menées dans les conditions sanitaires et de sécurité requises, essayez de les maintenir ;
- recherchez de nouvelles façons d’effectuer les activités qui ne peuvent plus être conduites dans les conditions actuelles (transformez par exemple les ateliers familiaux en tutoriels ou en événements en ligne).
Les périodes de changements, que ces derniers soient difficiles ou favorables, sont propices aux nouvelles expériences. Les médias foisonnent d’articles encourageant les personnes confinées chez elles à apprendre de nouvelles choses, à améliorer leurs activités habituelles ou à acquérir de nouvelles habitudes de vie, telles que mieux cuisiner ou faire du sport à la maison. Ces conseils peuvent également s’appliquer aux activités professionnelles ! Nos plans et nos habitudes étant bouleversés, pourquoi ne pas en profiter pour explorer de nouveaux modes de travail ?
Certaines personnes peuvent toutefois faire face à une surcharge de travail, de difficultés personnelles ou émotionnelles. Ces personnes doivent avant tout répondre à leurs besoins élémentaires, et il est difficile de travailler à innover dans un tel contexte. Il ne s’agit donc pas de leur rajouter une pression supplémentaire, mais dans la mesure du possible, d’élaborer de nouveaux modes de travail à même de faciliter les tâches actuelles en explorant de nouveaux outils ou en revisitant les outils traditionnels.
Essayez de diversifier les outils et les canaux de communication utilisés pour atteindre votre public. Vous pouvez également redéfinir les mesures et les normes d’accessibilité. De nombreux musées déploient actuellement des efforts considérables pour élargir leur offre numérique. Ces initiatives sont très précieuses pour toucher un large public, comme en témoigne l’augmentation du nombre de visites des sites Web des musées. N’oubliez pas toutefois que certains groupes de population n’ont pas accès aux plateformes numériques ou ne maîtrisent pas leur utilisation. Si cela s’avère utile à votre musée et à votre communauté, soutenez le développement de la culture numérique.
Vous trouverez en ligne de nombreux exemples de la manière dont les musées adaptent leurs activités pour rester en contact avec les communautés :
Consultez les nouveaux articles publiés sur le site de l’ICOM, sur la manière d’atteindre – et engager – votre public à distance et comment garantir la diversité et l’inclusion dans les activités numériques.
Le Palestinian Museum lance la campagne Museum from Home – Palestine Perseveres pour offrir un contenu culturel et pédagogique pour tous les âges sur sa plateforme en ligne (contenu en arabe, résumé en anglais ).
Le Musée ethnographique d’Istrie, en Croatie, a mis en ligne l’exposition « What are you afraid of? Fear in our everyday life », qui apparaît aujourd’hui malheureusement plus d’actualité que ce que nous avions prévu », ainsi que le précise le musée.
L’Israel Museum propose quant à lui une vidéo de son exposition « Seated in Seclusion », qui prend une signification nouvelle avec le confinement de milliards de personnes dans le monde.
Le musée néozélandais Te Papa a créé la page « Little Page of Calm » sur son site pour proposer à son public du contenu favorisant le bien-être.
NEMO a publié les résultats de son enquête et une série d’exemples d’initiatives prises par les musées européens.
3. Suivez l’évolution des besoins de la société, écoutez vos communautés et déterminez quelle aide vous pouvez apporter
Essayez de comprendre la situation actuelle et ses conséquences sur la société, en particulier sur les groupes les plus vulnérables, dans votre propre contexte. Nous avons constaté par exemple que la crise actuelle frappe plus durement les sans-abri, les femmes confrontées à la violence domestique, les enfants qui ne peuvent accéder facilement à l’enseignement à distance, les migrants et les réfugiés, et les minorités qui souffrent d’une exacerbation des discriminations et de la xénophobie. De plus en plus d’entreprises procédant à des licenciements massifs, les chômeurs sont aussi dans des situations plus fragiles. Enfin, n’oubliez pas que le personnel de santé figure parmi les groupes de population soumis à de très fortes pressions.
Utilisez tous les moyens à votre disposition pour détecter les besoins des communautés :
- restez en contact avec les autorités locales ou régionales, les services sociaux ou sanitaires ;
- suivez les données, les chiffres, les besoins et demandes de la société ;
- restez si possible en contact avec les représentants des communautés, pour être informés directement de leurs besoins les plus urgents ;
- gardez présent à l’esprit les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Étant donné qu’ils prennent en compte les défis à relever pour instaurer un avenir meilleur et plus durable pour tous, ils constituent une source d’inspiration très utile.
- Identifiez les atouts et les particularités de votre musée en rapport avec ces besoins et réfléchissez à la manière dont vous pouvez répondre à certains d’entre eux.
Vous pouvez innover et essayer de nouvelles activités, mais les solutions proposées peuvent parfois être très simples : utilisez par exemple les comptes que vous possédez déjà sur les réseaux sociaux pour sensibiliser le public aux mesures de prévention sanitaire ou aux dangers que provoque la diffusion de fausses informations.
Exemples d’actions entreprises par les musées pour soutenir le système de santé :
Le Museum Für Naturkunde, à Berlin, suit l’épidémie et publie sur son site Web des liens utiles et des informations.
Les musées et les institutions patrimoniales de Normandie donnent leurs masques aux professionnels de la santé. Consultez ce post Facebook pour en savoir plus.
L’organisation Curators Without Borders propose des tutoriels gratuits pour fabriquer des masques de protection à partir de matériaux disponibles facilement. Suivez ses instructions si vous souhaitez fabriquer et distribuer des masques aux communautés.
Prenez en compte l’impact de l’épidémie sur les droits de l’homme et suivez les réponses proposées par les musées pour protéger les groupes vulnérables :
Consultez les informations fournies par Human Rights Watch pour être informé des répercussions du COVID-19 sur les droits humains.
Au Royaume-Uni, le Homelessness Museum mobilise des bénévoles par l’intermédiaire de son site Web pour apporter des colis alimentaires et des produits de première nécessité aux sans-abri.
Consultez les campagnes menées sur les réseaux sociaux par le Museo Memoria y Tolerancia, au Mexique, pour défendre les droits de l’homme (contre le racisme et les violences domestiques, pour le droit à la santé, au logement, à un travail décent et à une couverture de sécurité sociale) en cette période de pandémie.
Inspirez-vous des actions menées dans d’autres secteurs :
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a publié des lignes directrices concernant la participation des communautés au rétablissement après une catastrophe.
4. Rappelez-vous que vous n’êtes pas seuls, restez en contact avec vos partenaires, vos collaborateurs et les communautés
Rappelez-vous que vous n’êtes pas seuls. Vous n’avez pas à faire face seuls à cette actualité et à ces difficultés sans précédent.
Contactez vos collègues, restez en lien avec vos réseaux professionnels, partagez des informations sur les actions que vous menez, vos difficultés et la manière dont vous vous adaptez.
Créez ou relancez des partenariats ou des groupes de solidarité avec des personnes qui veulent également proposer des solutions afin d’établir des synergies. La mise en place de partenariats intersectoriels avec des institutions ou des ONG des secteurs non culturels et des initiatives lancées par les communautés peut vous aider à trouver de nouvelles façons d’encourager la résilience des communautés. Tout comme vous, un grand nombre d’institutions et de bénévoles s’emploient à trouver des solutions pour soutenir la société, et veulent être le plus utiles possible. Certaines institutions créent des groupes de travail intra- ou inter-organisation pour encourager des actions innovantes. Cela peut également être une option intéressante pour vous.
Consultez le guide ICOM-OCDE, qui propose de nouvelles façons d’instaurer des partenariats intersectoriels et des bonnes pratiques adoptées par les musées pour optimiser leur impact sur la société grâce à la coopération avec des secteurs non culturels. Ce guide peut aussi vous aider à solliciter l’appui financier des autorités locales et régionales. La crise actuelle risque d’entraîner de graves conséquences sur les fonds destinés à la culture, mais en adaptant leurs activités pour répondre aux problèmes les plus urgents, en particulier en matière de santé, de bien-être et de justice, les musées devraient pouvoir bénéficier d’autres mécanismes d’aide financière.
Informez-vous sur la manière dont d’autres institutions s’associent pour rester pertinentes et apporter une réponse rapide aux problèmes et attentes actuels grâce à des partenariats actifs :
Le ministère de la Culture argentin a lancé un nouvel appel dans le cadre de son programme Points of Culture , destiné à apporter un soutien financier et technique à la mise en œuvre de projets culturels pour les communautés. Avec cette nouvelle mesure, le ministère veut limiter les répercussions sociales et économiques de la pandémie sur le secteur.
La plateforme en ligne ART Power HK invite toutes les organisations de la communauté artistique de Hong Kong (galeries, musées et autres structures artistiques et culturelles) à participer à la campagne lancée pour que la scène artistique locale retrouve tout son dynamisme aux lendemains de la crise.
Recherchez les lignes directrices et les rapports susceptibles de vous aider à instituer et/ou à renforcer des partenariats destinés à accentuer votre impact social :
Le Guide ICOM-OCDE pour les administrations locales, les communautés et les musées est une feuille de route pour les administrations locales, les musées et les professionnels des musées sur la manière de définir conjointement un programme de développement local faisant la promotion d’un avenir plus durable.
Consultez le rapport Social Inclusion: Partnering with Other Sectors réalisé par le groupe de travail Voices of Culture et publié en octobre 2018, qui dresse la liste « des facteurs de réussite et des obstacles et fournit des recommandations sur la manière d’améliorer les partenariats établis entre le secteur de la culture et les autres secteurs d’activité ».
5. Tirez des leçons du passé
Il est possible de tirer des leçons de la manière dont d’autres personnes ont géré des situations similaires dans le passé, même si l’ampleur et les conditions des événements sont différentes. Consultez la documentation disponible et n’oubliez pas qu’un grand nombre de vos collègues peuvent échanger des informations avec vous. Échangez avec eux, documentez-vous et partagez vos expériences sur vos réseaux.
C’est aussi le moment de faire preuve d’empathie et de solidarité ! Inspirez-vous des musées et organismes (bibliothèques, archives, sites) qui possèdent une expérience de la gestion des risques en cas de catastrophes et de la résilience. Les initiatives visant à défendre les groupes les plus vulnérables et à résoudre les difficultés peuvent aussi bénéficier des expériences menées par les musées pour traiter de thèmes difficiles et polémiques, tels que la violation des droits de l’homme ou des animaux, les manifestations, les conflits, l’immigration, les sans-abri, les questions concernant la communauté LGBTIQ+, le SIDA et le VIH, les violences domestiques ou les féminicides.
La solidarité, l’empathie et la résilience sont étudiées et documentées depuis des années par d’autres domaines spécialisés, tels que la psychologie et la sociologie, dont peuvent s’inspirer nos communautés pour mieux comprendre leurs propres réactions et les comportements des groupes.
Les musées en temps de crise :
Regardez la séance plénière de l’ICOM à Kyoto sur les musées en cas de catastrophe, au cours de laquelle Alejandra Pena Guiıterrez a prononcé un discours sur l’expérience de Porto Rico au moment de l’ouragan Maria, qui illustre la manière dont les musées peuvent contribuer à la résilience des communautés et soutenir la reprise.
Le National Museum of Australia, à Canberra, a créé une plateforme nationale numérique pour recueillir des témoignages de la population et rendre hommage aux travailleurs des services d’urgence, dans le cadre d’un programme plus large de collecte d’informations et de communication auprès de la population consacré aux incendies qui ont ravagé le pays l’été dernier.
Les musées traitent des questions difficiles, sensibles et sujettes à polémique :
Consultez l’édition 2018 de la revue Museum International intitulée Museums and Contested Histories , qui présente des exemples de la manière dont les musées peuvent aborder des sujets de société actuels problématiques ou polémiques.
6. Étudiez comment rassembler rapidement des réponses et documenter la crise et ses conséquences
Rassembler et publier des documents sur la crise, ses conséquences et les différentes manières de réagir au choc qu’elle représente peut vous permettre d’enrichir vos collections, de leur donner une nouvelle signification et de constituer une mémoire pour les générations futures. Voyez s’il est possible d’élaborer des stratégies destinées à collecter rapidement des matériaux contemporains (tels que des nouveaux objets et/ou des supports numériques, des témoignages individuels par le biais d’un travail oral) sans menacer la sécurité de votre personnel ou des autres personnes impliquées ni compromettre vos autres obligations.
La cartographie et la visualisation des différentes expériences vécues actuellement ou la recontextualisation de vos collections grâce à la mise en place de plateformes innovantes et l’ajout de nouvelles acquisitions pourraient vous permettre de vous engager aux côtés de vos communautés. Celles-ci pourraient en retour partager leurs inquiétudes, leurs pensées, leurs émotions et leurs besoins, et vivre ainsi cette période de crise moins difficilement.
Selon le type ou la taille de votre musée, et si cet objectif correspond à votre mission générale, vous pouvez définir un thème à documenter ou autour duquel rassembler des éléments, par exemple, les formes d’art suscitées par le COVID-19, les difficultés rencontrées par les sans-abri, l’impact de la crise sanitaire sur l’environnement, les nouveaux paysages urbains, et la manière dont les villes et les populations sont touchées par la crise.
Documentation rassemblée sur la crise et expositions en ligne :
Le Museo Etnográfico Juan B. Ambrosetti, en Argentine, organise l’exposition collective « ExpoCuarentena », qui rassemble des objets accompagnant la population pendant la crise.
Le Musée canadien pour les droits humains rassemble des vidéos et organise une exposition en ligne autour d’histoires individuelles en relation avec le COVID-19.
Les musées du Colorado, aux États-Unis, rassemblent des témoignages et invitent les membres de leurs communautés à partager leur expérience du COVID-19, en ligne ou par téléphone, afin de conserver une trace de cette période.
Le Museum Erding, en Allemagne, rassemble des témoignages, des objets et des photographies illustrant la vie pendant l’épidémie et la façon dont elle a touché toute sa communauté.
Lignes directrices, considérations déontologiques :
Si vous prévoyez de réaliser un projet similaire ou souhaitez savoir comment en élaborer un, consultez les ressources proposées par le COMCOL (Comité international de l’ICOM pour le développement des collections), ainsi que l’appel lancé par ce dernier ici.
La Museums Association a également publié une déclaration sur la déontologie applicable aux collections contemporaines pendant la crise du COVID-19.
7. Tirez parti de cette expérience
Si de nombreux musées sont encore en pleine crise, quelques-uns commencent à préparer leur réouverture. Ce peut être le moment de réfléchir à l’expérience qu’ont vécu (ou vivent encore) votre institution et votre personnel. Vous pouvez aussi penser à différentes façons d’inviter les membres de votre communauté à faire de même.
Prévoyez un certain temps pour définir en quoi les activités menées en cette période étaient différentes de celles des périodes normales. Avez-vous modifié vos priorités, en tant que professionnel et en tant qu’institution ?
Avez-vous (re)découvert de nouveaux atouts ou développé de nouvelles compétences au sein de votre institution ou auprès de votre personnel pendant cette période ? Avez-vous tenté des expériences qui ont réussi ? Ou d’autres qui ont échoué mais qui peuvent finalement se révéler aussi utiles ? Avez-vous rencontré des difficultés ? Vécu des moments de solidarité, de créativité ?
Souhaiteriez-vous intégrer certains éléments à votre nouvelle façon « normale » de travailler ? Ce peut être une nouvelle pratique, un nouvel outil, un enseignement tiré d’une réussite ou d’un échec, une nouvelle façon de voir les choses, de nouvelles priorités.
Il est encore trop tôt pour savoir comment cette crise affectera vos communautés, votre personnel et votre institution à moyen et long terme. N’oubliez pas toutefois que vous pouvez échanger avec des pairs qui ont passé le pic de la crise. Leur expérience pourrait vous aider à élaborer des plans pour l’avenir. Ils peuvent par exemple déjà savoir si leurs visiteurs redoutent toujours les rassemblements et évitent d’aller dans les musées alors que la crise est passée.
Les réseaux professionnels comme l’ICOM sont précieux pour échanger des connaissances et des expériences entre collègues du monde entier, confrontés aux mêmes difficultés.
8. Restez unis et aidez-nous dans nos actions de sensibilisation
N’oubliez pas que votre pérennité est indispensable afin que vous puissiez continuer à contribuer à la viabilité de la planète. La crise du COVID-19 est une crise sanitaire, mais aussi une crise du développement. En tant que musées et professionnels des musées, nous aurons un rôle important à jouer pour construire un avenir équitable, pacifique et durable.
Nous invitons tous les musées et les professionnels des musées à rester informés de nos actions de sensibilisation, à relayer nos déclarations et à suivre les mesures, les fonds de soutien, les mécanismes d’aide et les campagnes d’information susceptibles de les aider. Si vous ne disposez d’aucun de ces moyens dans votre environnement local, régional ou national, nous serons bien sûr présents à vos côtés pour vous aider.
Consultez les initiatives prises par l’ICOM pour défendre les musées :
Lisez et diffusez la déclaration de l’ICOM sur la nécessité de lever de fonds de soutien pour les musées pendant la crise du COVID-19, ainsi que la déclaration cosignée par l’UNESCO et certains de ses partenaires principaux, dont l’ICOM, qui appelle à transformer la menace du COVID-19 en une occasion de soutenir davantage la documentation du patrimoine.
Participez à l’enquête de l’ICOM, Musées, professionnels des musées et COVID-19, destinée à recueillir des informations sur la façon dont l’épidémie de COVID-19 en cours affecte le secteur des musées à travers le monde.
Lisez la Résolution ICOM adoptée en 2019 et la déclaration de la Présidente sur le développement durable et regardez la vidéo de la séance où des intervenants inspirants se sont exprimés sur le thème « Curating Sustainable Futures Through Museums », à la 25e Conférence générale de l’ICOM, à Kyoto, en 2019.
Enfin, contactez les Comités nationaux et internationaux, les Alliances régionales, les organisations affiliées, les Comités permanents et les Groupes de travail, qui sont là pour vous aider. Annuaire des comités de l’ICOM.
Faites nous part de vos expériences qui pourraient aider d’autres musées et professionnels des musées à accompagner la résilience de leurs communautés en cette période difficile !
Pour toute question ou information, contactez les chargés des Musées et Société Afşin Altaylı et Marie Claverie à l’adresse mas@icom.museum
Précautions pour les musées durant la pandémie du COVID-19
Le CIMAM, le Comité international des musées et des collections d'art moderne, partage ce document rédigé en mars dernier à l'aune des expériences de la National Gallery de Singapour, du M+ Hong Kong et du Mori Art Museum, en réponse à l'épidémie de Covid-19.
ICOM France reproduit ci-dessous une traduction en français des recommandations disponibles en anglais sur le site Internet du CIMAM
Le CIMAM continuera à partager ses expériences sur la manière dont les musées réagissent à la pandémie au fil du temps. Les musées remplissent une fonction essentielle pour leurs différentes communautés, plaçant le bien-être au centre de ses préoccupations.
Sécurité des visiteurs
1. Mettre en place un contrôle de la température de tous les visiteurs et garder un œil sur les personnes qui semblent malades. Ces visiteurs doivent être refusés et encouragés à consulter un médecin.
2. Mettre en œuvre des mesures d'enregistrement des visiteurs et de recherche des contacts aux entrées et aux points d'admission des événements et des lieux, par exemple en obtenant les coordonnées des visiteurs et des participants (nom, numéro de téléphone et adresse électronique).
3. Envisager d'obtenir les déclarations de voyage et de santé des visiteurs et des participants et de refuser les visiteurs et les participants qui se sont rendus dans des zones où l'épidémie s'est répandue au cours des 14 derniers jours.
4. Dans la mesure du possible, veillez à ce que tous les visiteurs et participants portent un masque.
5. Suspendez toutes les manifestations comptant un grand nombre de participants (plus de 100 participants à la fois, bien que cela puisse dépendre des réglementations et des avis locaux).
6. Suspendre les programmes et les événements destinés aux personnes âgées et aux autres groupes vulnérables.
7. Suspendre toutes les visites guidées.
8. Pour les événements qui se poursuivent, les mesures de précaution suivantes doivent être mises en œuvre :
- a) Assurer une distance physique adéquate entre les visiteurs et les participants en maintenant une distance minimale d'un mètre entre chaque visiteur et participant. Voici quelques moyens d'y parvenir :
- Utiliser des marqueurs au sol (ou d'autres formes de barricades) pour guider les visiteurs et maintenir une distance d'un mètre entre chaque individu (pour les événements et les scénarios où les visiteurs se tiennent normalement sur place ou se déplacent, comme les files d'attente à l'entrée des lieux et des événements) ; ou
- Faire asseoir les visiteurs et les participants individuels (ou les groupes de visiteurs/participants) sur des sièges et des rangées alternées, c'est-à-dire des sièges en damier (pour les événements assis et les établissements de restauration à l'intérieur des lieux). De même, la distance minimale séparant les visiteurs et les participants doit être de 1 mètre.
- b) Encourager les visiteurs et les participants à ne pas se déplacer en grands groupes (sauf lorsque les visiteurs et les participants sont issus du même ménage). Identifiez les zones où les visiteurs et les participants sont susceptibles de se regrouper et mettez en place des mesures pour les disperser (par exemple, en stationnant du personnel à ces endroits pour les accompagner). Pour réduire l'encombrement des visiteurs et des participants, il convient également d'éviter les réceptions avant ou après l'événement, les sessions de réseautage, les pauses thé, etc. et de ne pas servir de F&B lors des événements, bien que des boissons en bouteille puissent être servies.
- c) Mettre en place des mesures de bouclage appropriées (par exemple, des barricades), en particulier pour les lieux ou les événements en plein air, afin de limiter l'accès des visiteurs et des participants, et prévoir des MC de l'événement pour rappeler aux visiteurs et aux participants de maintenir une distance physique suffisante les uns par rapport aux autres. S'il n'est pas possible de limiter le nombre de participants et d'assurer une distance suffisante entre eux, ces événements ou programmes devraient être reportés ou annulés.
Sécurité du personnel
9. Mettre en place une vérification quotidienne de la température deux fois par jour pour tout le personnel, une fois à l'arrivée et une seconde fois à 14 heures, dont les résultats doivent être enregistrés. Si une température supérieure à 37,5 degrés centigrades est enregistrée, le membre du personnel doit être renvoyé chez lui avec la consigne de consulter un médecin, le rapport du diagnostic étant enregistré au bureau.
10. Tout le personnel doit porter un masque, en particulier le personnel de maison.
11. Rappelez à tous les membres du personnel, aux artistes et aux participants de faire preuve de responsabilité sociale et de surveiller leur propre état de santé, en évitant d'assister aux événements s'ils ne sont pas bien.
12. Fournissez des désinfectants pour les mains au personnel, en particulier au personnel de façade qui manipule de l'argent liquide et d'autres moyens de paiement et qui ne peut pas se laver les mains fréquemment.
13. Envisager de mettre en place des modalités de travail flexibles, chaque service étant divisé en deux ou trois équipes. Mettez en place un système permettant de gérer par rotation les personnes qui arrivent sur le lieu de travail, tandis que les autres travaillent à domicile pour assurer la continuité des activités.
Gestion des installations
14. Augmenter la fréquence de nettoyage et de désinfection des locaux, en particulier des surfaces et des objets fréquemment touchés, en retirant si possible tous les objets manipulables. En outre, suspendre l'utilisation des audioguides et fermer les aires de jeux, etc., si ces articles/zones ne peuvent être suffisamment nettoyés et désinfectés.
15. Placez des désinfectants pour les mains dans des endroits facilement accessibles, afin que les participants et le personnel puissent se désinfecter les mains (par exemple après avoir touché les poignées de porte).
16. Encourager l'achat en ligne et par téléphone portable de billets pour les événements/événements et adopter les paiements électroniques pour réduire au minimum la manipulation d'argent liquide.
Communication au public
17. Communiquer de manière proactive les précautions mises en place en termes de distanciation sociale, d'enregistrement des visiteurs, de contrôle de la température, etc. Anticiper et gérer les attentes des visiteurs, des participants et des partenaires en les informant
18. Placer des avis et des affiches à des endroits bien visibles pour rappeler aux clients de respecter les mesures de prévention et de contrôle pertinentes (par exemple, éviter de serrer la main des autres participants à l'événement et pratiquer une bonne hygiène personnelle).
19. Appeler les visiteurs, les participants et les partenaires à coopérer en pratiquant une bonne hygiène, en surveillant leur santé, en s'éloignant des lieux et des événements s'ils ne se sentent pas bien (et en consultant un médecin dès que possible) et, enfin, en maintenant une distance physique d'un mètre entre eux.
20. Encouragez les visiteurs, les participants et les partenaires à se familiariser avec les faits relatifs à l'épidémie et à sa propagation, en les partageant avec la communauté pour éviter la stigmatisation ou la discrimination liée à Covid-19.
Les musées au temps du confinement
Le 13 mars dernier, les musées ont été contraints de fermer leurs portes pour une durée indéterminée en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de nouveau coronavirus COVID-19.
Depuis lors, le monde culturel et muséal est face à de nouveaux enjeux issus du confinement, de ses conséquences sur son modèle économique à des questionnements théoriques sur son propre modèle d’existence. Si les musées sont physiquement inaccessibles depuis près de deux mois, leurs équipes ont pourtant réussi à créer de véritables rencontres avec le public à travers une offre numérique (numérisation des collections, expositions en ligne, podcasts/MOOCs/conférences/..., offres éducatives, activités sur réseaux sociaux, etc.) dont le déploiement s’est intensifié durant cette période.
Suite à l’annonce du déconfinement progressif en France le 11 mai prochain, la question de la réouverture des musées se pose, et notamment après l’intervention d’Edouard Philippe devant l’Assemblée Nationale le 28 avril qui évoquait la réouverture des “petits musées”. Dès lors, il s’agit de réfléchir et d’envisager cette potentielle réouverture, ses conditions et la manière dont le monde muséal devra évoluer avec cette crise sanitaire et sera un moteur pour raccommoder le tissu social et penser le monde “d’après”.
L’ équipe d’ICOM France a recensé durant la période une sélection d’articles
L’ équipe d’ICOM France a recensé durant la période une sélection d’articles qui portent sur les problématiques liées au confinement et à son issue, de leurs conséquences sur le secteur culturel en général, à l’action des musées membres et du ministère de la Culture, ainsi qu’à la parole des musées. Les articles sont ordonnés de manière antéchronologique par section thématique et cherchent à résumer, certes de manière non-exhaustive, l’actualité culturelle et muséale de ces dernières semaines.
Partagez vos expériences sur ICOM Voices
En cette période de crise sanitaire globale, la rubrique ICOM Voices lance un appel à contribution spécial. Selon une enquête de l’ICOM, plus de 93% des musées sont fermés dans le monde, et dans 82% des institutions, moins de 25% du personnel travaille encore sur place. Cette situation aura de sérieuses répercussions sur la stabilité économique des musées, sur la protection et la conservation des collections, et sur le secteur culturel dans son entièreté.
Le but de cet appel est donc d’encourager une réflexion et une discussion collective autour des impacts de la crise actuelle sur les musées, en explorant et mettant en lumière les solutions développées, notamment grâce aux canaux numériques.
Nous invitons tous les membres de l’ICOM à partager leurs expériences de cette crise en proposant des articles ou des témoignages liés aux thèmes ci-dessous, en anglais, français ou espagnol.
La protection et la conservation du patrimoine matériel et immatériel :
- Comment la crise sanitaire actuelle impacte-t-elle la protection et la conservation du patrimoine (matériel et immatériel) au sein des collections des musées ?
La profession muséale et son management :
- Comment la crise sanitaire actuelle impacte-t-elle les conditions de travail des professionnels des musées et des travailleurs indépendants ?
- Quels problèmes cela pose-t-il ?
Quelles solutions internes ou externes peuvent être envisagées ?
- Les gouvernements ont-ils mis en place des mesures d’urgence pour soutenir les musées ?
- Des initiatives locales ont-elles vu le jour pour venir compléter ces mesures ?
Les communautés et le développement local :
- Comment les musées peuvent-ils aider les communautés à faire face à la crise ?
- Quelles sont les actions menées par les musées pour encourager la résistance des communautés et favoriser la santé et le bien-être du public et des professionnels ?
L’accessibilité et l’inclusion :
- Comment les musées préservent-ils le lien avec leurs publics, à distance, notamment concernant les visiteurs les plus fragiles ?
- Comment les musées maintiennent-ils leur mission éducative en stimulant la production de connaissances à distance ?
Nous sommes intéressés par les initiatives numériques innovantes mises en place par les institutions, mais également par les façons dont la crise impacte les professionnels des musées et les travailleurs indépendants, individuellement.
COMMENT SOUMETTRE UNE PROPOSITION
Pour soumettre une proposition, connectez-vous à l'espace membre du site de l'ICOM et cliquez sur « Soumettre une proposition d’article pour ICOM Voices ».
FORMAT
Merci de taper un résumé de votre article, d’une centaine de mots, dans le champ prévu à cet effet. Les articles entiers (700 mots maximum) et les témoignages (500 mots maximum) envoyés en pièce-jointe seront également pris en compte.
LANGUE
Vous pouvez envoyer votre proposition dans les trois langues officielles de l’ICOM : l’anglais, le français ou l’espagnol.
Assurez-vous que votre proposition traite de l’un des quatre thèmes indiqués ci-dessus.
PROCÉDURE
Les propositions reçues seront examinées par l’équipe chargée de la rubrique ICOM Voices. Nous vous contacterons si votre proposition a été choisie.
Pour consulter les consignes relatives à la soumission d’articles entiers et pour plus d’informations sur le processus, veuillez consulter le document joint.
L’équipe ICOM Voices vous remercie par avance pour vos contributions.
La visibilité des collections privées dans les institutions culturelles publiques
L' université Paul Valéry Montpellier 3 et le MO. CO Montpellier Contemporain, avec le soutien de l'INHA - Institut national d'histoire de l'art- organisent le 20 novembre 2020 un journée d'étude consacrée à la Visibilité des collections privées dans les institutions culturelles publiques.
En 2020, l’Université Paul Valéry Montpellier 3 et MO.CO. Montpellier Contemporain s’associent autour de quatre axes thématiques : les expositions de collections privées, les donations des collectionneurs, l'impact historiographique des expositions au musée de collections privées d'art contemporain, et enfin la protection juridique des dons de privés dans les institutions muséales.
Cette recherche s’inscrit dans le cadre de l’ouverture de MO.CO. Hôtel des collections, espace d’exposition dédié aux collections privées et publiques du monde entier, inauguré en juin 2019. Chacune des expositions a la particularité de présenter une collection spécifique : celle d’une fondation, d’un collectionneur privé, d’une entreprise, d’un musée ou même d’un artiste.
L’ intérêt croissant pour les collections privées, et leur visibilité au sein des institutions, constitue un sujet de recherche en prise avec l’actualité. Outre la célèbre exposition « Passions privées » qui a eu lieu en 1995 au musée d’art moderne de la Ville de Paris, La Maison Rouge – Fondation Antoine de Galbert, créée en 2004 et fermée en 2018, a proposé une série d’expositions dédiées aux collections, ainsi qu’une approche singulière du collectionnisme. Prochainement, l’ouverture du musée des collectionneurs à Angers ambitionne de créer un écosystème dédié aux collectionneurs privés. Dans un contexte de raréfaction des fonds publics dédié à l’acquisition d’œuvres, la visibilité de -tout ou parties- de collections déjà constituées représente un enjeu majeur de la scène artistique contemporaine. Pour autant, de multiples controverses mettent en garde contre la starification des collections privées, leur impact sur le marché de l’art, et sur les dangers d’une emprise des collectionneurs sur les institutions culturelles publiques.
Nous invitons à soumettre des propositions de présentation de 20 minutes portant sur l’histoire des collections privées d’art contemporain en France comme sur des études de cas spécifiques. Les communications devront explorer les enjeux de leur visibilité dans ses dimensions artistiques, historiographiques, économiques, sociologiques, juridiques ou encore éthiques. Toutes les disciplines sont les bienvenues. Les études de cas peuvent se concentrer sur les pratiques passées ou actuelles, sur un ou plusieurs collectionneurs, ou sur des expositions monographiques et collectives.
Les actes de la journée sont susceptibles de faire l’objet d’une publication.
Appel à contribution
Les propositions (400 mots au plus) devront être envoyées au plus tard le 15 juin 2020, accompagnées d’une courte bio-bibliographie à gwendolinecorthier(a)moco.art et nathalie.moureau(a)univ-montp3.fr.
Les participants recevront une réponse le 29 juin 2020.
Aide à la reprise d'activité et à la réouverture des musées et monuments

ICOM France relaie le document d’aide à la reprise des musées rédigé par la Direction générale des patrimoines.
Ce document a été adressé le 7 mai aux DRAC pour aider à la réouverture des musées, qui, conformément aux instructions du Premier Ministre, se fera sur autorisation préfectorale.
En outre, pour préparer la réouverture de son musée, le Service des musées de France recommande de se mettre en lien avec les autorités de l’Etat, en passant bien sûr par le conseiller pour les musées de la région.

Rencontre virtuelle d'IC Ethics
IC Ethics organise sa première réunion virtuelle le lundi 18 mai à 16h, dans le cadre de la Journée internationale des musées.
Valeria Pica, membre du conseil d'administration d'IC Ethics, animera une discussion sur les "problématiques déontologiques liées au travail pour l'égalité : diversité et inclusion", avec l'invitée spéciale Cristina Da Milano, membre du conseil d'administration de Culture Action Europe.
L'égalité dans les professions muséales a été profondément affectée pendant la période de fermeture en raison de la pandémie et de nombreux professionnels des musées, en particulier les éducateurs et les travailleurs indépendants, traversent des moments difficiles. Il est probable que beaucoup d'entre eux ne retrouveront pas leur poste et cette perspective suscite de nombreuses questions quant aux éventuelles disparités dans les activités des institutions culturelles dans les mois à venir.
Rencontre ouverte à tous les membres de l'ICOM, aucune inscription préalable n'est requise.
Pour participer à la réunion, cliquez ici : https://us02web.zoom.us/j/85986022062
Pour plus d'informations sur les réunions virtuelles d'IC Ethics, cliquez ICI.
Après le Covid-19 : les musées acteurs de la reconstruction
90 à 95 % des musées, de par le monde, ont brutalement fermé en quelques semaines…
Sidérés, des directeurs de musées de tous les horizons, leurs autorités, les associations représentant leurs personnels et leurs métiers, les organisations non gouvernementales de la culture… ont exprimé leur désarroi, compté les visiteurs manquants, les recettes perdues, les expositions annulées, en s’efforçant d’évaluer puis de contenir l’impact de cette crise inédite et dévastatrice.
Dans le même temps, tous ont trouvé l’énergie – presque immédiatement – d’offrir sur Internet et les réseaux, des animations, des conférences, des visites virtuelles… dont les publics ont apprécié et goûté au-delà même de ce que l’on aurait pu espérer, le dynamisme, la nouveauté et l’inventivité.
Les personnels des musées, nombreux et réactifs à se mettre en travail à distance, ont ainsi poursuivi leurs missions. Les portes des musées ont fermé aux publics mais les fenêtres des réserves se sont ouvertes.
C’est un des enseignements de cette crise, la richesse humaine et les ressources de créativité dont les musées disposaient pour valoriser leurs collections et leurs savoirs. Il ne s’agit pas de tomber dans un excès d’optimisme : certains déjà observent que le numérique a pris une place qui pourrait bien devenir trop importante et dissuader certains visiteurs de se déplacer à l’avenir ; d’autres observent avec sagesse que les musées peut-être étaient devenus trop productivistes, à l’image de la culture et de l’économie tout entière et que les grands événements avaient pris un rythme effréné ; tous, aujourd’hui, en tous cas, se penchent avec gravité sur l’essentiel.
L’essentiel, on le lit ou on l’entend autour de nous, c’est d’être ensemble et le musée crée ce lien : « vite, qu’ils rouvrent et qu’on se retrouve en famille, entre amis, devant des œuvres en vraie grandeur, qui nous émeuvent et nous enchantent… ».
Parfois, ces derniers mois, on entendait dire que les musées pourraient n’être au fond que des lieux « polyphoniques et inclusifs » parmi d’autres. Mais ces dernières semaines, notre organisation internationale ICOM, avec ses 45 000 membres présents dans 135 pays, a sonné l’alarme : partout dans le monde, les musées et leurs collections sont en danger : restaurations interrompues, conditions de conservation moins sécurisées, pillages… Avec Interpol, avec l’Unesco, au sein de ses comités internationaux, ICOM a préparé des préconisations pour tous. En France, le ministère de la Culture a relayé les précieuses recommandations d’ICOM CC (Conservation). Risques physiques et danger économique vont de pair, bien sûr : l’AAM, association américaine des musées, par exemple, estime que 30 % des musées ne réouvriront pas. Nos homologues britanniques ont lancé une enquête, que nous relayons sur notre site, pour appréhender les effets, notamment financiers, dans les différents pays européens, échanger et comparer nos meilleures pratiques Nous ne sommes pas égaux devant cette crise. Là où les collections et ceux qui y travaillent sont dans la sphère publique, l’avenir est moins incertain…
ICOM joue son rôle de créer les solidarités entre tous. Et ICOM France entend y prendre sa part. L’organisation agit ainsi selon sa vocation fondatrice, celle qui l’avait fait naître à Paris juste après la guerre pour mettre les musées au cœur de la reconstruction. C’est à cela que, dès maintenant, nous devons nous attacher.
Il faudra reconstruire le lien social et les musées en sont un des acteurs majeurs.
Parce qu’ils permettent de partager des savoirs et du plaisir et qu’ils sont une contribution majeure à l’éducation de nos enfants. Nos homologues belges l’ont aussi exprimé dans une lettre ouverte à leur première ministre : « … les musées permettent aux individus de se reconstruire et de s’inventer un futur, tant en mobilisant des ressources (…) qu’en raison du pouvoir hautement symbolique du patrimoine dans la vie de chacun et de chacune… »
Ré-ouvrir, en toute sécurité bien sûr mais aussitôt que possible, voilà l’enjeu pour tous les musées. ICOM France a adressé un questionnaire à ses membres institutionnels, non pour recueillir ce que de nombreuses enquêtes renseignent par ailleurs – conséquences sur tous les plans : sécurité, finance, ressources humaines… – mais plutôt pour qu’ils s’expriment sur les enseignements qu’ils peuvent d’ores et déjà retirer de cette épreuve et quelle est leur vision. Au moment où chacun rédige son « plan de reprise d’activité », que tous ont conscience que l’après ne sera pas le retour à l’avant, il nous est donné ce temps – et même cette obligation – de penser l’avenir.
La résilience, qui nous sera si essentielle, ce n’est pas reconstruire à l’identique, c’est prendre appui sur une réalité, aussi cruelle soit-elle, pour construire à nouveau. Cette réalité tangible, c’est le cœur de métier des musées de la saisir et de la conserver. Collecter aujourd’hui ce qui fera demain mémoire de notre société, de nos arts, de nos sciences et de la nature, de cette crise sans précédent, dès qu’elle s’inscrira dans l’histoire.
Plusieurs musées s’y sont déjà engagés, on pense au Mucem à Marseille, mais aussi au musée Tomi Ungerer de Strasbourg qui recueille les dessins d’illustrateurs.
Nous vous les présenterons le 25 septembre, lors de notre Assemblée générale à Strasbourg, sur une thématique que nous axerons résolument sur l’actualité, celle de l’Union Sociale à Strasbourg, site exemplaire de réserves inscrites dans un projet pédagogique et culturel, et celle de la reconstruction, en affirmant le rôle de marqueurs des musées dans la Cité.
Les musées pendant et après le Covid-19

ICOM France relaie ...
les résultats complets de l'enquête menée par NEMO du 24 mars au 30 avril 2020, auprès de 1000 musées issus de 48 pays dont la majorité situés en Europe.
Cette enquête visait à cartographier l'impact du Covid-19 sur le secteur des musées.
Le rapport montre que ce secteur - bien que fragilisé financièrement - a été capable de s'adapter à la nouvelle normalité numérique. Alors que les musées européens rouvrent leurs portes, nous devons écouter les professionnels du secteur et tirer les leçons de cette crise afin de réagir, d'atténuer et de s'adapter efficacement.
Destiné à toutes les parties prenantes, le rapport du NEMO propose des recommandations appelant à une action immédiate, à des considérations à moyen terme et à une stratégie à long terme axée sur :
- le soutien économique aux activités des musées ;
- l'investissement dans le patrimoine culturel numérique ;
- l'adaptation des musées aux crises.
Pour en savoir plus : visitez la page web de NEMO consacrée aux musées pendant COVID-19.
Crédit photo : Sara Herrlander - NEMO

Objectif du forum "Musées de l'après"
Objectif du forum "Musées de l'après"
le jeu 14/05/2020 - 07:45
Discutons de la réouverture de nos musées!
ICOM France propose un espace de discussion ouvert à tous ses membres.
Plan de reprise d'activé, programmation, place du numérique: partagez vos questions et commentaires, faites part vos difficultés, échangez vos expériences