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ICOM Voices
En tant que lieux de découverte incomparables, les musées nous enseignent notre passé et ouvrent notre esprit à de nouvelles idées – deux étapes essentielles pour construire un avenir meilleur. À l’occasion de la Journée internationale des musées 2022, qui aura lieu le 18 mai, nous voulons explorer le pouvoir de transformation des musées.
Dans le cadre de la préparation de la JIM 2022, consacrée au thème Le pouvoir des musées, l’équipe d’ICOM Voices invite tous les membres de l’ICOM à envoyer des propositions d’articles qui réfléchiront au pouvoir transformateur des musées et à leur potentiel d’apporter des changements positifs. Nous encourageons les membres à soumettre des propositions en anglais, français ou espagnol sur les sujets clés suivants :
- Durabilité (mise en œuvre des ODD, action climatique, développement local, économie sociale…).
- Innovation et accessibilité (accessibilité et alphabétisation numériques, nouvelles approches des collections, IA pour le bien social…)
- Renforcement des communautés par l’éducation (co-création, activation communautaire, changement social…)
Les articles peuvent prendre la forme, entre autres, d’études de cas, de rapports de terrain, d’articles d’opinion, d’interview, ou encore de revues critiques d’ouvrage, d’exposition ou de conférence.
COMMENT SOUMETTRE UNE PROPOSITION
Pour soumettre une proposition, connectez-vous à votre espace membre et cliquez sur « Soumettre une proposition d’article pour ICOM Voices ». Assurez-vous que votre proposition traite de l’un des quatre thèmes indiqués ci-dessus.
FORMAT
Merci de taper un résumé de votre article, d’une centaine de mots, dans le champ prévu à cet effet. Les articles entiers (1000 mots maximum) et les témoignages (700 mots maximum) envoyés en pièce-jointe seront également pris en compte.
LANGUE
Vous pouvez envoyer votre proposition dans les trois langues officielles de l’ICOM : l’anglais, le français ou l’espagnol.
PROCÉDURE
Les propositions reçues seront examinées par l’équipe chargée de la rubrique ICOM Voices. Nous vous contacterons si votre proposition a été choisie.
L’équipe ICOM Voices vous remercie par avance pour vos contributions.
"Perspectives et pratiques sur les musées et l’éducation"
Dans le prolongement de la conférence sur les musées et la durabilité organisée par l’université de Shanghai en novembre 2021, ce webinaire réunit des experts de la région Asie-Pacifique pour discuter du rôle des musées dans l’objectif de développement durable (ODD) 4 sur l’éducation de qualité.
Les participants discuteront des relations des musées avec les communautés locales et les peuples autochtones et examineront les pratiques des musées d’Asie-Pacifique autour de l’éducation des enfants, du service public et du tourisme culturel durable.
La conférence sur les musées et la durabilité est organisée conjointement par le Centre international de recherche et d’échange sur les musées de l’ICOM (ICOM-IMREC) et le Musée d’histoire naturelle de Zhejiang, avec le soutien de l’ICOM et de l’Administration d’État du patrimoine culturel de Chine.
Le groupe de travail de l’ICOM sur la durabilité (WGS) a agi en tant qu’organe consultatif scientifique spécial pour la conférence, dont l’objectif était d’explorer le rôle des musées dans la mise en œuvre de la résolution sur la durabilité et la mise en œuvre de l’Agenda 2030 : Transformer notre monde, adoptée lors de la conférence générale de l’ICOM à Kyoto (2019).
Rendez-vous le 16 février 2022 à 12:00 (AEDT) ! Le webinaire sera présenté en anglais. Veuillez vous inscrire ci-dessous pour obtenir le lien Zoom.
INTERVENANTS
Dr Jenny Newell est responsable des projets sur le changement climatique au Musée australien. Elle travaille à faire progresser la compréhension et l’engagement dans le changement climatique. En se concentrant sur le Pacifique et l’Australie, elle a occupé des postes de conservatrice à Londres, Canberra, New York et Sydney. Elle continue à explorer les possibilités de relations positives entre l’homme et la nature par le biais de collaborations communautaires, de publications et d’expositions.
Fiona Cameron est professeur associé et chercheur principal en muséologies contemporaines à l’Institut de la culture et de la société de l’université de Western Sydney. Fiona a joué un rôle de pionnière dans l’établissement d’études sur le patrimoine culturel numérique et a créé les nouveaux domaines des musées, les posthumanités critiques et le développement conceptuel de muséologies plus qu’humaines pour un monde post-anthropocentrique. Elle est internationalement reconnue pour ses recherches de pointe sur les rôles et les agences des musées dans l’engagement de sujets controversés dans le cadre de son travail postdoctoral et, depuis le milieu des années 2000, pour son engagement actif des musées dans l’action climatique. En 2011, Fiona a dirigé un briefing parlementaire fédéral australien intitulé “A Climate for Change”. Elle a contribué à des forums nationaux et internationaux sur la politique climatique, notamment en co-rédigeant une politique sur les connaissances traditionnelles et l’adaptation au climat pour le gouvernement du Vanuatu et la CCNUCC, influençant ainsi la politique.
Ni Zhang est directrice du Children’s Museum Research Center, Chine (CMRC), de la faculté d’éducation de l’université normale de Pékin, et président du conseil d’administration du Hohhot Lao Niu Children’s Discovery Museum. Ni Zhang est le directeur fondateur du Children’s Museum Research Center, China (CMRC) et de la faculté d’éducation de l’université normale de Pékin. Ni Zhang a plus de dix ans d’expérience dans le domaine des musées pour enfants depuis ses études au Teacher’s College de l’université de Columbia. Après son retour en Chine, elle a été l’une des pionnières de la fondation du premier musée pour enfants à Pékin. En 2013, elle a commencé à travailler en tant que directrice fondatrice du Children’s Museum Research Center, China (CMRC), un institut professionnel engagé dans la recherche et la promotion de l’éducation des musées pour enfants en Chine. Depuis 2012, elle est membre du conseil d’administration du Lao Niu Children’s Discovery Museum du CNCC, et elle a également siégé au conseil d’administration du Hohhot Lao Niu Children’s Discovery Museum.
Chaozhi Zhang est professeur à l’université Sun Yat-sen, en Chine, et titulaire de la chaire UNESCO sur le tourisme durable dans les sites désignés par l’UNESCO. ZHANG Chaozhi est professeur titulaire à l’école de gestion du tourisme de l’université Sun Yat-sen. Il est titulaire de la chaire UNESCO sur le tourisme durable dans les sites désignés par l’UNESCO, membre du conseil du tourisme durable du Forum économique mondial, et membre expert de l’ICOMOS-ICTC, de l’UICN-WCPA. Il fait également partie du comité consultatif de plusieurs agences gouvernementales chinoises, telles que l’Administration nationale des forêts et des pâturages, et siège au comité de rédaction de plusieurs revues réputées de la SSCI. Ses principaux intérêts de recherche portent sur le développement du tourisme et le tourisme durable, ainsi que sur la gestion des destinations. Il a obtenu six bourses de recherche nationales et a publié plus de 100 articles évalués par des pairs dans le domaine du patrimoine et du tourisme durable.
MODERATEUR
Vinod Daniel est président du conseil d’administration d’AusHeritage (Australia’s Heritage Industry Network) et membre du conseil d’administration de l’ICOM.
"Perspectives et pratiques sur les musées et l’éducation"
Dans le prolongement de la conférence sur les musées et la durabilité organisée par l’université de Shanghai en novembre 2021, ce webinaire réunit des experts de la région Asie-Pacifique pour discuter du rôle des musées dans l’objectif de développement durable (ODD) 4 sur l’éducation de qualité.
Les participants discuteront des relations des musées avec les communautés locales et les peuples autochtones et examineront les pratiques des musées d’Asie-Pacifique autour de l’éducation des enfants, du service public et du tourisme culturel durable.
La conférence sur les musées et la durabilité est organisée conjointement par le Centre international de recherche et d’échange sur les musées de l’ICOM (ICOM-IMREC) et le Musée d’histoire naturelle de Zhejiang, avec le soutien de l’ICOM et de l’Administration d’État du patrimoine culturel de Chine.
Le groupe de travail de l’ICOM sur la durabilité (WGS) a agi en tant qu’organe consultatif scientifique spécial pour la conférence, dont l’objectif était d’explorer le rôle des musées dans la mise en œuvre de la résolution sur la durabilité et la mise en œuvre de l’Agenda 2030 : Transformer notre monde, adoptée lors de la conférence générale de l’ICOM à Kyoto (2019).
Rendez-vous le 16 février 2022 à 12:00 (AEDT) ! Le webinaire sera présenté en anglais. Veuillez vous inscrire pour obtenir le lien Zoom.
INTERVENANTS
Dr Jenny Newell est responsable des projets sur le changement climatique au Musée australien. Elle travaille à faire progresser la compréhension et l’engagement dans le changement climatique. En se concentrant sur le Pacifique et l’Australie, elle a occupé des postes de conservatrice à Londres, Canberra, New York et Sydney. Elle continue à explorer les possibilités de relations positives entre l’homme et la nature par le biais de collaborations communautaires, de publications et d’expositions.
Fiona Cameron est professeur associé et chercheur principal en muséologies contemporaines à l’Institut de la culture et de la société de l’université de Western Sydney. Fiona a joué un rôle de pionnière dans l’établissement d’études sur le patrimoine culturel numérique et a créé les nouveaux domaines des musées, les posthumanités critiques et le développement conceptuel de muséologies plus qu’humaines pour un monde post-anthropocentrique. Elle est internationalement reconnue pour ses recherches de pointe sur les rôles et les agences des musées dans l’engagement de sujets controversés dans le cadre de son travail postdoctoral et, depuis le milieu des années 2000, pour son engagement actif des musées dans l’action climatique. En 2011, Fiona a dirigé un briefing parlementaire fédéral australien intitulé “A Climate for Change”. Elle a contribué à des forums nationaux et internationaux sur la politique climatique, notamment en co-rédigeant une politique sur les connaissances traditionnelles et l’adaptation au climat pour le gouvernement du Vanuatu et la CCNUCC, influençant ainsi la politique.
Ni Zhang est directrice du Children’s Museum Research Center, Chine (CMRC), de la faculté d’éducation de l’université normale de Pékin, et président du conseil d’administration du Hohhot Lao Niu Children’s Discovery Museum. Ni Zhang est le directeur fondateur du Children’s Museum Research Center, China (CMRC) et de la faculté d’éducation de l’université normale de Pékin. Ni Zhang a plus de dix ans d’expérience dans le domaine des musées pour enfants depuis ses études au Teacher’s College de l’université de Columbia. Après son retour en Chine, elle a été l’une des pionnières de la fondation du premier musée pour enfants à Pékin. En 2013, elle a commencé à travailler en tant que directrice fondatrice du Children’s Museum Research Center, China (CMRC), un institut professionnel engagé dans la recherche et la promotion de l’éducation des musées pour enfants en Chine. Depuis 2012, elle est membre du conseil d’administration du Lao Niu Children’s Discovery Museum du CNCC, et elle a également siégé au conseil d’administration du Hohhot Lao Niu Children’s Discovery Museum.
Chaozhi Zhang est professeur à l’université Sun Yat-sen, en Chine, et titulaire de la chaire UNESCO sur le tourisme durable dans les sites désignés par l’UNESCO. ZHANG Chaozhi est professeur titulaire à l’école de gestion du tourisme de l’université Sun Yat-sen. Il est titulaire de la chaire UNESCO sur le tourisme durable dans les sites désignés par l’UNESCO, membre du conseil du tourisme durable du Forum économique mondial, et membre expert de l’ICOMOS-ICTC, de l’UICN-WCPA. Il fait également partie du comité consultatif de plusieurs agences gouvernementales chinoises, telles que l’Administration nationale des forêts et des pâturages, et siège au comité de rédaction de plusieurs revues réputées de la SSCI. Ses principaux intérêts de recherche portent sur le développement du tourisme et le tourisme durable, ainsi que sur la gestion des destinations. Il a obtenu six bourses de recherche nationales et a publié plus de 100 articles évalués par des pairs dans le domaine du patrimoine et du tourisme durable.
MODERATEUR
Vinod Daniel est président du conseil d’administration d’AusHeritage (Australia’s Heritage Industry Network) et membre du conseil d’administration de l’ICOM.
Table ronde "Raisons et sentiments"
Bravo pour ce titre de table ronde : "Raisons et sentiments" ! Quand on engage une réflexion sur le bénévolat, on pense en effet, avec Pascal, que « le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas » : pourquoi diable « travailler » pour le plaisir, si travailler c’est, étymologiquement, souffrir ?
Donc oui, la question de la participation citoyenne est en équilibre entre, d'un côté, la raison - l’exigence du professionnalisme et de la méthodologie, car on ne touche pas aux patrimoines sans être qualifié pour le faire ; et de l'autre côté, le cœur - car il y a un véritable engouement des publics français pour le patrimoine. C'est une réalité, nous en avons d'ailleurs fait un débat à ICOM France, il y a deux ans, ainsi qu'un autre débat sur les droits culturels : nombre de citoyens sont prêt à consacrer beaucoup de leur temps et parfois de leur argent, pour sauvegarder leur patrimoine, l’enrichir, le valoriser.
Comment, quand ce n’est pas son métier, s’impliquer dans cette mission ? Je propose de balayer 4 positions : le bénévolat, les amis (de musées), la participation citoyenne et, finalement, les volontaires (au service civique, par exemple)
1 / Le bénévolat
Le bénévolat, ce don de temps, par définition, ce n’est pas le professionnel, c’est même au pied de la lettre son contraire. Il semble ne pas exister de définition juridique du bénévolat. La définition communément admise est un avis du Conseil économique et Social de 1993 dont on peut retenir qu'« est bénévole toute personne qui s’engage pour mener une action non salariée en dehors de son temps professionnel, à titre gratuit. Le bénévole n’est soumis à aucun lien de subordination».
Faire appel à des bénévoles c’est donc, trivialement dit, faire travailler des gens sans les payer. Rien ne les y contraint et on voit d’emblée le dilemme : on ne peut pas les diriger comme des employés, mais il faut quand même les encadrer ; et il faut beaucoup de professionnalisme pour encadrer des bénévoles. En effet, même si leur intervention est occasionnelle, elle doit être rigoureuse et efficace. Il faut donc les former, les « gérer », et cela coûte - au moins en temps. Or justement, ne pas dépenser est souvent une raison majeure à l'engagement des bénévoles : ça tourne un peu en rond. Peut-être est-ce pour cela, qu’en France, avec notre esprit de rationalité - c’est une banalité de le dire - nous avons moins recours au bénévolat que dans les pays anglo-saxons. Enfin, il faut peut-être relativiser, car je discutais il y a deux jours avec la responsable des publics du Muséum national d’histoire naturelle – Agnès Parent - qui me disait qu’il y a 380 bénévoles. Pour un seul établissement, cela me semble pas mal ! En outre, en préparant ce débat, je suis tombée sur les petites annonces de recrutement de bénévoles du centre Pompidou et du mécène Art Explora. Là aussi, j’ai trouvé un peu paradoxal que l’appel d’offre vienne de ces structures en particulier, à savoir pas pauvres et qui ne dépendent pas de ressources humaines gratuites pour fonctionner… Peut-être faut-il justement être très structuré et assez solide pour savoir tirer profit du bénévolat ?
2/ Les Amis de musées
La même question se pose concernant les Amis des musées : ils participent à l’activité du musée, bénévolement. Ils sont non seulement bénévoles, mais ils paient en plus une cotisation. Parfois, ils en retirent en retour de menu avantages : entrées gratuites, invitations aux inaugurations, abonnement à une lettre d’info…. À priori, les amis aiment l’institution à l’association de laquelle ils adhérent, ça c’est coté sentiment, mais côté raison, c’est parfois l’amour vache. Je cite la conclusion de Denis Michel Boëll, mon prédécesseur à ICOM France, clôturant un débat sur ces sujets (et je lui laisse la responsabilité de ces propos…) : « il existe des associations certes très dynamiques mais leur articulation avec les structures professionnelles n’est pas toujours simple. Ainsi, les membres de nombreuses associations d’amis de musée sont principalement les amis de leur propre vision du musée et n’apportent pas forcément au musée dont ils sont les amis, ce que le musée attend d’eux ». On est au cœur du sujet : participation (du point de vue du musée) oui, mais on ne touche pas à la gouvernance ! C’est tout l’enjeu de la participation citoyenne, telle qu’on la voit dans nos établissements, et toute sa contradiction aussi.
3/ La participation citoyenne
Car, la participation citoyenne, c’est tout autre chose que le bénévolat, même si dans cette journée on les rapproche. On ne demande pas un « coup de main bénévole » aux citoyens. On leur demande de participer, d’être partie prenante d’un projet, à partir de leurs centres d’intérêt, de leurs savoir propres ou de leurs convictions ; et des convictions, ça se partage, ça se défend, généralement au sein d’un groupe social, d’une communauté, comme on dit - on reviendra sûrement sur ce terme sujet à polémique, mais à ce stade, entendons-le simplement comme partage d’un intérêt commun. Je pense là aux communautés d’ingénieurs et scientifiques dans les musées de sciences (j’en viens), aux communautés d’amateurs de nature dans les muséums, aux collectionneurs ou généalogistes, etc. Ces citoyens participatifs peuvent être des publics ; bien souvent, c’est en effet de ceux-là qu’on parle. J’ai en-tête (toujours depuis cette journée que l'on a organisé à ICOM France sur « l'engouement des publics ») un exemple très intéressant du processus de consultation des visiteurs développée dans le PSC du musée de la Marine. Le participatif dans les PSC a marqué un grand pas en avant, souvenez-vous. Cependant, par rapport à la qualification de "participation citoyenne", je m’interroge, car ce concept emprunte au registre du politique : la participation citoyenne, c’est une forme d’exercice de la démocratie. Ce n’est pas un synonyme de « démocratisation », la notion chère à la Culture - depuis Malraux : "démocratiser c’est s’efforcer de diffuser à tous". La démocratie participative, c’est le chemin inverse, remonter des citoyens vers l’institution, vers le décideur. La consultation, (si elle est) circonscrite à la participation des visiteurs ou des publics, même s’ils sont assurément des citoyens à part entière, un bon début mais est toujours de l’entre soi. C’est incontestablement une manière d’intéresser le citoyen - choisi - à la cause. Est-ce une manière de gérer, de « gouverner » le patrimoine de façon plus participative ? Je ne sais. Est-ce le but, d’ailleurs ?
Dans ces exemples, on reste éloigné du concept de « musée participatif », qui vise d’inclure, dès l’amont, des personnes ou des groupes de personnes extérieures, venant de la société civile, comme on dit. L’inclusion : encore un mot qu’il faudra reprendre dans le débat, car on le met à toutes les sauces et il peut fâcher ( dès qu’il n’est plus simplement une paraphrase d’accessibilité).
La participation citoyenne suggère l’inclusion, dès la conception d’un projet : inclusion d’acteurs extérieurs porteurs d’un autre regard, c’est pour ça qu’on va le chercher. Ce peut être des des amateurs riverains, des familles ou des experts extérieurs, mais ce peut-être aussi des acteurs engagés, militants voire militants activistes…. C’est là que ça fâche … Car, souvent on se demande pourquoi en Amérique du Nord, on mobilise tellement plus de bonnes volontés (de volontés, en tous cas, bonnes ou de mauvaises, en vérité). J’en parlais vendredi avec Nathalie Bondil, actuellement directrice du département du musée à l'Institut du monde arabe mais qui vient du grand musée de Montréal, qui dit les choses très simplement : la différence entre les musées nord-américains et européens est, qu’outre Atlantique, les musées sont privés, financés par les citoyens, portés par les citoyens. Les citoyens décident - ou du moins approuvent en amont - le récit qui est porté sur les objets dont ils ont eux-mêmes fait l’acquisition ou accepté le don, ils conçoivent ou du moins approuvent ex ante la programmation scientifique et culturelle proposée. En Europe, dit-elle, en France, les musées sont majoritairement publics, leurs dirigeants, leurs personnels aussi, c’est eux qui décident, par les citoyens : "down top" versus "top down". C‘est pour cela qu’en Amérique du Nord, mais je l’observe aussi à ICOM dans bien d’autre régions du monde, notamment aussi en Amérique Latine, le développement des musées « communautaires », portés par des communautés de citoyens pour leurs communautés, est un mouvement très puissant dont on a du mal, ici, à saisir le sens et l’ampleur. Parce que cela va, parfois, jusqu’au rejet de tout autre modèle que le communautaire, et notamment jusqu’au rejet de notre conception du musée, qui peut parler de la culture des autres en leur nom, qui peut-être même le doit, au nom de l’universalisme.
Ça a du sens, vraiment, d’en parler, ici, au musée du Quai Branly-Jacques Chirac.
4/ Les volontaires
Il manque encore une position dans le paysage entre bénévolat et participation citoyenne, c’est la figure du volunteers, un peu difficile à traduire à mi-chemin entre volontaire et service civique. Le volunteers est un bénévole parce que rien ne le force à venir, mais si on relit l’avis du conseil économique et social de 1993, un volunteers n’est pas bénévole, car il perçoit une indemnité. La position du volontaire est intéressante, car peut-être elle échappe aux interrogations « idéologiques » du fait de sa valorisation, économique et sociale. Socialement, en Amérique du Nord d’où vient cette notion, un jeune qui n’inscrit pas une action de volontaire sur son CV perd de l’employabilité. C’est donc un enjeu professionnel. Au plan économique, je citerai Michel Serres : "les volontaires, le non profit", il ajoute "l’humanitaire (au sens large) sont la 7ème puissance économique du monde. Ce que les Etats ne font pas, cette puissance économique le fait. Alors, valorisons-les, ces volontaires… ».
Donc, participation citoyenne, bénévolat, tout cela nous mène loin. Trop loin pour ce matin, j’en suis consciente, quand j’évoque le communautarisme, mais c’est la réalité que je vois au cœur d’une ONG qui rapproche 135 pays et 50 000 membres et cela prend une envergure considérable. C’est l’enjeu de la « définition » du musée par l’ICOM, mais ce n’est pas qu’une question de vocabulaire, la question posée est essentielle, à ce moment de notre histoire des musées.
Je crois que ça va évidemment dans le sens de l’histoire d’impliquer les citoyens à des projets qui les concernent, les scientifiques à la muséographie d’un musée de science, les sportifs au musée du sport, la communauté musulmane à l’institut du monde arabe et la communauté juive au musée d’art et d’histoire du judaïsme…
Ce qu’il nous reste à trouver, c’est la place du citoyen engagé par rapport aux professionnels. (En fait ce qu’il nous reste à affirmer, c’est le rôle des musées : transmettre la mémoire des arts, des sociétés, des sciences, de la nature. Remettre la culture au centre, la culture comme partage d’émotions et de connaissance, étayées, validées, crédibles)
Deuxième partie du débat
On a raison de se poser des questions sur les formats (bénévoles, participation citoyenne, amis, volunteers, communautés), mais un des enjeux de notre réflexion est : comment se saisir de ce potentiel de la société civile prête à se mobiliser, dans ce moment précis, ce moment-clé que nous vivons, celui de la crise COVID et climatique, où la question de contribuer à une société durable impose à tous son urgence ? J’ai été ébranlée cet été lors du G20 des ministres de la culture consacré au développement durable durant lequel a été dit que « les musées sont crédibles »… N’en tirons pas orgueil, mesurons plutôt comme cela nous oblige. Si les publics nous croient, si les acteurs de la société pensent que ce qu’on dit dans nos murs est digne de confiance, alors nous avons plus que jamais le devoir de nous emparer de cette question saisissante et de mobiliser ces forces citoyennes que nous attirons : Robert Janes dans « Museums in perilous times », le formule ainsi : "Outre leur vision profonde du temps, les musées sont éminemment qualifiés pour aborder ces enjeux pour diverses raisons. Ils sont ancrés dans leurs terrains ; ils sont un pont entre la science et la culture ; ils témoignent en rassemblant des preuves et des connaissances qu’ils ont la charge de faire connaître ; ils sont des conservatoires des pratiques durables qui ont guidé notre espèce pendant des millénaires ; ils sont compétents pour rendre l'apprentissage accessible, engageant et amusant, et enfin, ils sont parmi les environnements de travail les plus libres et créatifs au monde »
Les réponses, nous, les professionnels du patrimoine, nous ne les détenons pas seuls. Il y a beaucoup de connaissances et d’expertise, à mobiliser chez nos concitoyens et ils y sont prêts. Notre question sur le bénévolat, les volontaires, la société civile, si elle manque de consistance quand on en reste à se demander si c’est de la main d’œuvre gratuite ou non, elle devient consensuelle si on se demande comment valoriser cette puissance économique, dont parlait Michel Serre.
Troisième partie du débat
Il me semblait que les bénévoles n’étaient plus vraiment un sujet d’actualité, il y a un autre mot qui est sorti du langage, je ne le vois pas dans le programme c’est "public". Ce n’est pas un oubli, non plus.
C’est un problème que je soumets à votre sentiment ou à votre raison : je crois (je ne suis pas sûre) que c’est le signe d’un vrai changement de paradigme, et non un oubli. En 2002, au moment de la loi musée, le public était au centre. Et c’était un grand changement ! Auparavant, disons, avec Malraux, c’était l’art et l’œuvre qui étaient au centre de la politique du patrimoine. La conception qu’on avait d’une politique culturelle était l’accès (de tous) aux œuvres majeures, comme socle d’une culture commune. Avec Jack Lang pour aller très vite, c’est l’artiste qui arrive au centre de la politique culturelle et, bien sûr, en chacun de nous sommeille un artiste ; dans les années 2000, c’est le public qui est au centre, tous les musées se dotent de service des publics, d’ateliers pédagogiques, font du hors les murs pour ne laisser aucun public sur le côté, les scénographes rivalisent d’inventivité pour rendre le discours accessibles à tous… En 2017, on surenchérit avec le rapport musée du XXIème siècle, qui doit encore plus se tourner vers ses publics. Et là, aujourd’hui, le public, disparaît… Place aux citoyens.
Quand on parle de participation citoyenne, on ne parle pas de démocratisation, mais du fonctionnement-même de la démocratie. Les citoyens sont sollicités pour exercer la démocratie à l’intérieur même de l’institution.
D’un côté, on a tous le mot inclusif à la bouche, c’est le mot à la mode (comme le dit André Desvallées : "un néologisme snob"). D’un autre côté, on voit que c’est excluant. Car ce à quoi on aboutit, s’oppose à la conception d’un musée ou l’on peut présenter toutes les cultures côte à côte, la sienne et celle des autres d’un même lieu, un musée universel.
C’est un sujet qu’il y a beaucoup de sens à aborder ici au musée du quai Branly-Jacques Chirac, qui s’est lancé sur le slogan du dialogue entre les cultures. Comme le dit souvent Emmanuel Khasarérou, il faut inventer une nouvelle universalité.
Juliette Raoul-Duval, février 2022
"2002 : genèse d'une loi sur les musées"
Cette journée d’étude, organisée avec le soutien du Comité d’histoire du ministère de la Culture et le Service des musées de France, accompagne la parution de l’ouvrage: 2002. Genèse d’une loi sur les musées, qui célèbre les vingt ans de cette loi, rédigé sous la direction de Marie Cornu, Jérôme Fromageau et Dominique Poulot et publié à La Documentation française.
Conçu dans le cadre du programme de recherche Mémoloi, cet ouvrage fait suite à trois volumes dont deux consacrés à la loi de protection des monuments historiques du 31 décembre 1913 et le troisième traitant de la loi sur les archives du 3 janvier 1979, et publiés en 2013, 2018 et 2019 (La Documentation française, Comité d’histoire du ministère de la Culture). Le principe est identique dans cet ouvrage sur la genèse de la loi Musée: retourner aux textes, à l’étude des archives, les analyser dans une démarche croisée faisant appel à un large spectre de connaissances et de méthodes. Historiens, historiens d’art, historiens du droit, juristes, sociologues, anthropologues, économistes, mais aussi conservateurs du patrimoine et responsables de services patrimoniaux ont contribué à ce volume. Dans cet ouvrage, il s’agit aussi de s’intéresser aux hommes, aux acteurs de cette histoire, de comprendre le rôle qu’ils ont joué dans l’élaboration du texte. Cette journée sera l’occasion de présenter ces travaux, de l’héritage endossé par la loi du 4 janvier 2002 jusqu’à son vingtième anniversaire en questionnant la genèse de son adoption et son apport. Ces présentations seront discutées par plusieurs intervenants. La journée comprendra également une table ronde réunissant des acteurs de l’adoption de la loi et de sa mise en œuvre.
Journée gratuite sur inscription en scannant le QR Code dans le programme ci-joint.
Recherches culturelles participatives et musées
Particip-Arc, réseau des acteurs engagés pour les sciences participatives dans les domaines de la culture, souhaite mener une réflexion sur les rapports entre recherche participative et musées. La recherche culturelle participative telle qu’étudiée par le réseau est considérée au sens large comme toute forme de production de connaissances à laquelle des acteurs non-scientifiques-professionnels participent de façon active et délibérée.
Les connaissances produites peuvent prendre la forme d’articles ou des formes non académiques comme la constitution d’une collection, d’un corpus de données, le développement d’une exposition, ou encore la création d’une œuvre d’art dans le cadre d’une démarche de recherche-action. Les initiatives discutées donnent donc lieu à une production et ne se limitent pas à la participation de visiteurs à des médiations.
L’implication des non-professionnels est pratiquée depuis plusieurs années par les écomusées, musées de sociétés, et muséums qui mettent en œuvre des programmes de sciences participatives. Actuellement, la participation se développe rapidement dans toutes les sphères de la société et d’autres types de musées peuvent être amenés à mobiliser cette méthode.
Les séminaires Particip-Arc sont donc envisagés comme un temps de partage des expériences et des connaissances pour aider à la mise en place de démarches de recherche participative. Au-delà du partage d’expérience, ces séminaires souhaitent identifier et mettre en débat les questions que soulève la participation pour le champ muséal.
La participation est-elle un moyen d’institutionnaliser des savoirs alternatifs ? Permet-elle une implication accrue des publics ? Le musée en tant qu’institution doit-il s’adapter pour lui faire place ?
Inscrivez-vous et venez échanger, partager vos expériences et proposer vos propres questionnements !
Inscription au webinaire : Pour vous inscrire au webinair, rendez-vous sur le site internet : Séminaire Particip-Arc : Recherches culturelles participatives et musées | Framaforms.org. Un lien de connexion vous sera envoyé quelques jours avant chaque session.
Séminaire 1 : Quelles recherches participatives dans les musées ? Le mercredi 16 février 2022, de 14h à 16h
Cette première session propose d’étudier la diversité des approches existantes. Les missions des musées telles que définies par l’ICOM sont l’acquisition, la conservation, l’étude, et la transmission du patrimoine. Pour lesquelles fait-on appel aux non-professionnels ? Avec quels résultats ?
Programme :
- 14h – 14h10 : Accueil
- 14h10 – 14h30 : Conférence introductive La recherche participative dans les écomusées et musées de société, par Alexandre DELARGE
- 14h30 – 15h30 : Interventions pour identifier les champs de la recherche participative dans les musées
- Acquisition, l’exemple du Musée National de l’Histoire de l’Immigration, par Elisabeth JOLYS-SHIMELLS et Agnès ARQUEZ-ROTH
- Enquête-collecte au Mucem, par Julia FERLONI et Alina MAGGIORE
- Étude des collections, la documentation participative au Musée de Bretagne, par Fabienne MARTIN-ADAM
- 15h30 – 16h : Table ronde, discussions collectives
Questionnements proposés : La participation permet-elle l’entrée de nouveaux savoirs dans les musées? Existe-t-il un mouvement de la simple visite à la recherche participative (et inverse)? La recherche participative doit-elle contribuer au développement des publics? Ces usages, communs dans les musées de sciences, écomusées et musées de société, peuvent-ils ouvrir de nouvelles perspectives aux musées de beaux-arts et musées nationaux?
Mentoring de Nemo pour des professionnels des services éducatifs des musées
Les nouveaux professionnels des musées qui occupent des fonctions éducatives ont la possibilité d'apprendre de collègues plus expérimentés lors de réunions individualisées récurrentes. NEMO propose un programme de mentorat, appelé "One to One" exclusivement aux membres de NEMO grâce à un partenariat avec le Group for Education in Museums (GEM).
A qui s'adresse ce programme ?
Le programme s'adresse exclusivement aux organisations membres de NEMO : leurs personnels seuls sont autorisés à candidater. Le programme est gratuit pour les personnes sélectionnées.
En quoi consiste ce programme ?
Les mentorés seront soutenus et responsabilisés par des mentors GEM expérimentés lors de 2 ou 3 sessions de mentorat en ligne (d'une durée de 60 à 90 minutes chacune) qui auront lieu entre mars et juin 2022. Les mentors sont des professionnels expérimentés du secteur muséal de tout le Royaume-Uni qui donnent bénévolement de leur temps au programme GEM pour soutenir le développement de carrière de collègues du secteur, généralement ceux qui exercent des fonctions d'apprentissage au sein de leur organisation.
Découvrez-en plus sur le programme
Comment candidater ?
Répondez à l'appel à participation jusqu'au 6 mars en envoyant une lettre de motivation, incluant vos propres expérience, vos motivations, vos atouts (maximum 1 page), un CV et une preuve d'adhésion au réseau NEMO à office@ne-mo.org, avec pour objet "Mentoring 2022".
Forum national Sciences, recherche et société
A vos agendas !
La journée de printemps du Forum national Sciences, recherche et société organisée par la Direction générale de la recherche et de l’innovation aura lieu le 7 avril 2022 au ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
Programme et modalités d’inscription à suivre.

Le Temps des expositions : héritage, programmation, publics
La 18ème édition des Rencontres professionnelles de la FEMS se tiendra en Arles du 06 au 09 avril 2022, au sein du Museon Arlaten et du Musée de la Camargue, sur le thème :
"Le temps des expositions"
Héritages, Programmation, Publics
Compte rendu de la Conférence annuelle du CECA
La conférence annuelle du CECA (comité international d'ICOM pour l’éducation et l'action culturelle) s'est tenue du 22 au 27 octobre 2021 à Louvain, en Belgique, et avait pour thème Co-création au sein et en dehors du musée.

Photographies : Marie-Françoise Delval.
Le compte rendu ci-joint est rédigé par Marie-Clarté O'Neil, dont le deplacement en Belgique au titre de membre du bureau du CECA a été soutenu par la bourse d'ICOM France pour le déplacement des membres d'ICOM France appartenant à des Comités internationaux.